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Auteur Koehler, Héloïse |
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Fouilles de plusieurs occupations du Paléolithique moyen à Mutzig-Rain (Alsace) : premiers résultats / Koehler, Héloïse in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°3 (Juillet-Septembre 2016)
[article]
Titre : Fouilles de plusieurs occupations du Paléolithique moyen à Mutzig-Rain (Alsace) : premiers résultats Type de document : texte imprimé Auteurs : Koehler, Héloïse, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 429-474 Langues : Français (fre) Catégories : Aire géographique:Europe:France:Alsace
Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique moyen
Thématique:Technologie:Transformation:PierreMots-clés : Paléolithique moyen Alsace abri-sous-roche Début Glaciaire weichselien industrie lithique grands mammifères microfaune Résumé : Le site de Mutzig, découvert fortuitement en 1992 (Sainty et al., 1994) est fouillé en contexte programmé depuis 2009. Localisé en Alsace (Bas-Rhin), il est à l'heure actuelle un des seuls témoins fiables attribués au Paléolithique moyen dans la région, permettant ainsi de documenter une zone assez méconnue pour la Préhistoire ancienne. La très bonne conservation des vestiges s'y retrouvant ainsi que son importante stratigraphie en font potentiellement un site de référence pour les analyses environnementales et comportementales au Paléolithique moyen dans la région. Néanmoins, les études étant en cours, ce sont les premiers résultats qui sont présentés dans cet article.
Les occupations sont situées au débouché de la vallée la Bruche, au pied de la falaise du Felsbourg. Véritable attrait de par la vue imprenable sur la plaine d'Alsace qu'il expose, cet emplacement topographique a été vraisemblablement le témoin de nombreuses occupations répétées.
L'ensemble de la séquence se rapporte au Paléolithique moyen. Si les niveaux supérieurs (couches 1 à 4) pourraient être le reflet de colluvionnements d'occupations sur une des terrasses supérieures qui se seraient démantelées, les couches 5, 7A, 7C1, 7C2 et 7D semblent en revanche en place, et se sont vraisemblablement déposées sous abri, ce dernier étant affecté par différentes phases d'effondrement. Les couches 8, 9 et 10, plus anciennes, appréhendées uniquement en sondage, révèlent des occupations sur un replat d'environ un mètre en contre-bas. Le substrat n'ayant pas été atteint, il est possible que la séquence soit encore plus importante.
Les grands mammifères (mammouth laineux, cheval des steppes, bison des steppes et rhinocéros laineux) et la microfaune reflètent une même ambiance environnementale relativement froide de type steppe sur toute la séquence. Ces données, couplées aux dates OSL obtenues pour le moment, placent les occupations de Mutzig au Début Glaciaire du Weichselien (MIS 5, vers 90000 BP).
Les vestiges archéologiques sont très nombreux au sein des différentes couches. L'industrie lithique est assez homogène sur toute la séquence. Les artisans ont exploité différents types de matériaux locaux et les méthodes d'exploitation sont assez simples, les tailleurs ayant mis à profit des convexités naturelles, révélant une phase de sélection des supports assez drastique. Peu d'outils retouchés sont recensés, mais les nombreux éclats de retouche récoltés attestent d'une circulation de ces outils. D'un point de vue typotechnologique, l'industrie se démarque de ses homologues sub-contemporains outre-Vosges et outre-Rhin.
Au moins quatre niveaux archéologiques (couches 5, 7A, 7C1 et 7D) révèlent la présence d'éléments brûlés, avec pour l'un d'entre eux (couche 7C1) la présence d'une structure de combustion (couche 7C1).
Le site de Mutzig paraît lié à une activité de chasse importante puisque les restes fauniques sont non seulement très nombreux, mais présentent également de fréquentes traces anthropiques (stries et fractures volontaires). Néanmoins, la question de l'acquisition des très grands herbivores reste posée.
Enfin, si l'ensemble de la séquence est assez homogène, de légères différences tendent néanmoins à apparaître. Certaines couches se distinguent notamment par la représentation de certains taxons fauniques (mammouth dominant dans la couche 7A, à l'inverse de la couche 7C1 pour laquelle le renne est majoritaire) ainsi que par la présence de charbons de bois ou d'os brûlés dans les structures de combustion, peut-être à relier à des couverts forestiers distincts. La poursuite de la fouille devra permettre à terme de reconstituer l'environnement des Néandertaliens d'Alsace et de documenter leurs modes de vie.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°3 (Juillet-Septembre 2016) . - pp. 429-474[article] Fouilles de plusieurs occupations du Paléolithique moyen à Mutzig-Rain (Alsace) : premiers résultats [texte imprimé] / Koehler, Héloïse, Auteur . - 2016 . - pp. 429-474.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°3 (Juillet-Septembre 2016) . - pp. 429-474
Catégories : Aire géographique:Europe:France:Alsace
Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique moyen
Thématique:Technologie:Transformation:PierreMots-clés : Paléolithique moyen Alsace abri-sous-roche Début Glaciaire weichselien industrie lithique grands mammifères microfaune Résumé : Le site de Mutzig, découvert fortuitement en 1992 (Sainty et al., 1994) est fouillé en contexte programmé depuis 2009. Localisé en Alsace (Bas-Rhin), il est à l'heure actuelle un des seuls témoins fiables attribués au Paléolithique moyen dans la région, permettant ainsi de documenter une zone assez méconnue pour la Préhistoire ancienne. La très bonne conservation des vestiges s'y retrouvant ainsi que son importante stratigraphie en font potentiellement un site de référence pour les analyses environnementales et comportementales au Paléolithique moyen dans la région. Néanmoins, les études étant en cours, ce sont les premiers résultats qui sont présentés dans cet article.
Les occupations sont situées au débouché de la vallée la Bruche, au pied de la falaise du Felsbourg. Véritable attrait de par la vue imprenable sur la plaine d'Alsace qu'il expose, cet emplacement topographique a été vraisemblablement le témoin de nombreuses occupations répétées.
L'ensemble de la séquence se rapporte au Paléolithique moyen. Si les niveaux supérieurs (couches 1 à 4) pourraient être le reflet de colluvionnements d'occupations sur une des terrasses supérieures qui se seraient démantelées, les couches 5, 7A, 7C1, 7C2 et 7D semblent en revanche en place, et se sont vraisemblablement déposées sous abri, ce dernier étant affecté par différentes phases d'effondrement. Les couches 8, 9 et 10, plus anciennes, appréhendées uniquement en sondage, révèlent des occupations sur un replat d'environ un mètre en contre-bas. Le substrat n'ayant pas été atteint, il est possible que la séquence soit encore plus importante.
Les grands mammifères (mammouth laineux, cheval des steppes, bison des steppes et rhinocéros laineux) et la microfaune reflètent une même ambiance environnementale relativement froide de type steppe sur toute la séquence. Ces données, couplées aux dates OSL obtenues pour le moment, placent les occupations de Mutzig au Début Glaciaire du Weichselien (MIS 5, vers 90000 BP).
Les vestiges archéologiques sont très nombreux au sein des différentes couches. L'industrie lithique est assez homogène sur toute la séquence. Les artisans ont exploité différents types de matériaux locaux et les méthodes d'exploitation sont assez simples, les tailleurs ayant mis à profit des convexités naturelles, révélant une phase de sélection des supports assez drastique. Peu d'outils retouchés sont recensés, mais les nombreux éclats de retouche récoltés attestent d'une circulation de ces outils. D'un point de vue typotechnologique, l'industrie se démarque de ses homologues sub-contemporains outre-Vosges et outre-Rhin.
Au moins quatre niveaux archéologiques (couches 5, 7A, 7C1 et 7D) révèlent la présence d'éléments brûlés, avec pour l'un d'entre eux (couche 7C1) la présence d'une structure de combustion (couche 7C1).
Le site de Mutzig paraît lié à une activité de chasse importante puisque les restes fauniques sont non seulement très nombreux, mais présentent également de fréquentes traces anthropiques (stries et fractures volontaires). Néanmoins, la question de l'acquisition des très grands herbivores reste posée.
Enfin, si l'ensemble de la séquence est assez homogène, de légères différences tendent néanmoins à apparaître. Certaines couches se distinguent notamment par la représentation de certains taxons fauniques (mammouth dominant dans la couche 7A, à l'inverse de la couche 7C1 pour laquelle le renne est majoritaire) ainsi que par la présence de charbons de bois ou d'os brûlés dans les structures de combustion, peut-être à relier à des couverts forestiers distincts. La poursuite de la fouille devra permettre à terme de reconstituer l'environnement des Néandertaliens d'Alsace et de documenter leurs modes de vie.