Titre : |
Archéologie d'une communauté de sidérurgistes d'Afrique subsaharienne : Savoirs, techniques et histoire des forgerons de Bitchabé (Pays Bassar, Nord-Togo) : Thèse de doctorat unique spécialité : Archéologie Africaine |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Lebarama Bakrobena, Auteur |
Editeur : |
Lomé [Togo] : Université de Lomé |
Année de publication : |
2020 |
Importance : |
1 vol. (XIII+428 p.) |
Présentation : |
ill. |
Format : |
30 cm |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
Aire géographique:Afrique:Afrique sub-saharienne:Afrique de l'Ouest:Togo Thématique:Technologie:Élaboration:Métallurgie:Fer Thématique:Technologie:Transformation:Métallurgie:Fer
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Mots-clés : |
Outils marteau enclume tuyère |
Résumé : |
Le fer tient une place particulière en Afrique subsaharienne. Au Togo les sidérurgistes bassar ont joué un rôle important dans l’histoire de l’économie et des techniques. Ce rayonnement technique et économique des sidérurgistes bassar a surpris les Européens qui ont visité cette zone du Togo pour la première fois. D’ailleurs, les toponymes que portent certains villages (Bitchabé = ‘‘les forgerons’’, Bitchalambé = ‘‘les forgerons-chanteurs’’) et la diversité des vestiges sidérurgiques que l’on rencontre çà et là sont des preuves tangibles de l’importance de cette activité.
Seuls témoins tangibles de ces savoirs et techniques des sidérurgistes bassar, les vestiges sidérurgiques se dégradent malheureusement (avec les actions conjuguées de la nature et de l’homme) après la cessation de cette activité il y a plus d’un demi-siècle alors que son histoire reste encore peu ou mal appréhendée. La présente recherche se propose d’étudier les savoirs et les techniques des forgerons de Bitchabé ; l’un des importants foyers qui s’est spécialisé dans la production d’outils métalliques entre la fin du XVIIè et la moitié du XXè siècle. Elle s’intéresse également à l’histoire de ces artisans et propose des mécanismes permettant de sauvegarder ces vestiges sidérurgiques incontournables du patrimoine culturel du pays bassar.
Pour y parvenir nous avons mené des recherches documentaires. Nous avons mené également des recherches sur le terrain. Ces dernières ont concerné les enquêtes ethnohistoriques, les prospections et les fouilles archéologiques. Certains vestiges exhumés des fouilles notamment le charbon a été daté dans des laboratoires spécialisés. Les résultats obtenus ont été regroupés dans trois parties composées de six chapitres.
La maîtrise de la chaîne opératoire en sidérurgie a évolué en pays bassar selon les époques. Au cours de la période juste avant et pendant la colonisation, l’épuration et la fabrication des outils métalliques étaient réalisées à Bitchabé. Le choix des outils lithiques pour forger le métal s’explique non seulement par la volonté de conserver les traditions techniques mais également par les difficultés techniques liées à la chaîne opératoire et à la morphologie des outils fabriqués. Par ailleurs, les prospections archéologiques ont permis de répertorier plusieurs sites et vestiges qui ont été cartographiés.
La caractérisation des scories de forge exhumées a permis de distinguer quatre types : scories argilo-sableuses (SAS), scories grises danses (SGD), scories informes (SI) et scories ferrugineuses rouillées (SFR). La forte proportion des SGD (64,81%) et la faible proportion des SFR (3,33%) sont les preuves d’une bonne maîtrise des techniques de forgeage par les artisans de Bitchabé.
De même le site fouillé suggère deux occupations grâce à l’analyse des tessons de poterie exhumés : la première occupation se situe entre le XIVè et le XVIè siècle alors que la deuxième occupation est située entre la fin du XVIè et le XVIIIè siècle. Ceci concorde plus ou moins avec la date carbone 14 obtenue qui situe le site entre la fin du XIIIè siècle et le XIVè siècle (1276-1392 cal. AD). Ainsi, nous pouvons confirmer que la forge était anciennement pratiquée et très certainement à la même époque que la réduction du fer.
Enfin, l’analyse de l’histoire du peuplement de Bitchabé suggère un fond de peuplement ancien sur lequel de vagues de migrants venus d’horizons divers se sont greffés à partir du XVIè siècle. Par ailleurs, les menaces qui pèsent sur le patrimoine sidérurgique bassar sont naturelles et humaines. Cependant, des actions de sauvegarde sont nécessaires pour valoriser ce riche patrimoine auprès des générations futures qui pourraient s’en inspirer. |
Archéologie d'une communauté de sidérurgistes d'Afrique subsaharienne : Savoirs, techniques et histoire des forgerons de Bitchabé (Pays Bassar, Nord-Togo) : Thèse de doctorat unique spécialité : Archéologie Africaine [texte imprimé] / Lebarama Bakrobena, Auteur . - Lomé [Togo] : Université de Lomé, 2020 . - 1 vol. (XIII+428 p.) : ill. ; 30 cm. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
Aire géographique:Afrique:Afrique sub-saharienne:Afrique de l'Ouest:Togo Thématique:Technologie:Élaboration:Métallurgie:Fer Thématique:Technologie:Transformation:Métallurgie:Fer
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Mots-clés : |
Outils marteau enclume tuyère |
Résumé : |
Le fer tient une place particulière en Afrique subsaharienne. Au Togo les sidérurgistes bassar ont joué un rôle important dans l’histoire de l’économie et des techniques. Ce rayonnement technique et économique des sidérurgistes bassar a surpris les Européens qui ont visité cette zone du Togo pour la première fois. D’ailleurs, les toponymes que portent certains villages (Bitchabé = ‘‘les forgerons’’, Bitchalambé = ‘‘les forgerons-chanteurs’’) et la diversité des vestiges sidérurgiques que l’on rencontre çà et là sont des preuves tangibles de l’importance de cette activité.
Seuls témoins tangibles de ces savoirs et techniques des sidérurgistes bassar, les vestiges sidérurgiques se dégradent malheureusement (avec les actions conjuguées de la nature et de l’homme) après la cessation de cette activité il y a plus d’un demi-siècle alors que son histoire reste encore peu ou mal appréhendée. La présente recherche se propose d’étudier les savoirs et les techniques des forgerons de Bitchabé ; l’un des importants foyers qui s’est spécialisé dans la production d’outils métalliques entre la fin du XVIIè et la moitié du XXè siècle. Elle s’intéresse également à l’histoire de ces artisans et propose des mécanismes permettant de sauvegarder ces vestiges sidérurgiques incontournables du patrimoine culturel du pays bassar.
Pour y parvenir nous avons mené des recherches documentaires. Nous avons mené également des recherches sur le terrain. Ces dernières ont concerné les enquêtes ethnohistoriques, les prospections et les fouilles archéologiques. Certains vestiges exhumés des fouilles notamment le charbon a été daté dans des laboratoires spécialisés. Les résultats obtenus ont été regroupés dans trois parties composées de six chapitres.
La maîtrise de la chaîne opératoire en sidérurgie a évolué en pays bassar selon les époques. Au cours de la période juste avant et pendant la colonisation, l’épuration et la fabrication des outils métalliques étaient réalisées à Bitchabé. Le choix des outils lithiques pour forger le métal s’explique non seulement par la volonté de conserver les traditions techniques mais également par les difficultés techniques liées à la chaîne opératoire et à la morphologie des outils fabriqués. Par ailleurs, les prospections archéologiques ont permis de répertorier plusieurs sites et vestiges qui ont été cartographiés.
La caractérisation des scories de forge exhumées a permis de distinguer quatre types : scories argilo-sableuses (SAS), scories grises danses (SGD), scories informes (SI) et scories ferrugineuses rouillées (SFR). La forte proportion des SGD (64,81%) et la faible proportion des SFR (3,33%) sont les preuves d’une bonne maîtrise des techniques de forgeage par les artisans de Bitchabé.
De même le site fouillé suggère deux occupations grâce à l’analyse des tessons de poterie exhumés : la première occupation se situe entre le XIVè et le XVIè siècle alors que la deuxième occupation est située entre la fin du XVIè et le XVIIIè siècle. Ceci concorde plus ou moins avec la date carbone 14 obtenue qui situe le site entre la fin du XIIIè siècle et le XIVè siècle (1276-1392 cal. AD). Ainsi, nous pouvons confirmer que la forge était anciennement pratiquée et très certainement à la même époque que la réduction du fer.
Enfin, l’analyse de l’histoire du peuplement de Bitchabé suggère un fond de peuplement ancien sur lequel de vagues de migrants venus d’horizons divers se sont greffés à partir du XVIè siècle. Par ailleurs, les menaces qui pèsent sur le patrimoine sidérurgique bassar sont naturelles et humaines. Cependant, des actions de sauvegarde sont nécessaires pour valoriser ce riche patrimoine auprès des générations futures qui pourraient s’en inspirer. |
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