CARA
Bulletin de la Société Préhistorique Française . T. 113 n°1Paru le : 01/01/2016 |
[n° ou bulletin]
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T. 113 n°1 - Janvier-Mars 2016 [texte imprimé] . - 2016 . - 1 vol. (205 p.) : ill. ; 30 cm. Langues : Français (fre)
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Exemplaires (2)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|---|
1704 | BSPF 113:1 | Périodique | Bibliothèque | Périodiques | Exclu du prêt |
4732 | DBL 036 | Périodique | Réserve doubles | Doubles | Exclu du prêt |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panierEnvironnement ligneux et gestion du bois de feu au cours du Mésolithique au Clos de Poujol (Campagnac, Aveyron) / Henry, Auréade in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016)
[article]
Titre : Environnement ligneux et gestion du bois de feu au cours du Mésolithique au Clos de Poujol (Campagnac, Aveyron) Type de document : texte imprimé Auteurs : Henry, Auréade, Auteur ; Boboeuf, Marc, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 5-30 Langues : Français (fre) Catégories : Aire géographique:Europe:France:Midi-Pyrénées:Aveyron
Période-Civilisation:Préhistoire:Mésolithique
Thématique:Paléoenvironnement:Paléobotanique:Xylologie
Thématique:Technologie:Transformation:BoisMots-clés : Mésolithique combustible anthracologie foyer dégradation du bois lignite Résumé : Cet article présente les résultats de l'étude anthacologique de l'abri du Clos de Poujol (Campagnac, Aveyron), situé à 850m d'altitude sur le causse de Séverac. Le site a livre des occupationsdu premier Mésolithique bien individualisées, avec deux principales phases respectivement datées entre 8286-7579 et 7584-7198 cal. BC. Les dépôts surpontant ces occupations, moins bien préservés, se rapportent de manière indifférenciée au Mésolithique récent-Néolithique ancien. L'ensemble des niveaux a été échantillonné pour l'étude paléoécologique. Une partie du matériel anthracologique, dans l'ensemble très bien préservé, présentait au niveau macroscopique des altérations de la structure cellulaire du bois. Le percement et la déformation des parois cellulaires sont observés de manière récurrente, alors que des charbons fortement vitrifiés ont été occasionnellement notés.
L'intérêt de ces stigmates est qu'ils renvoient potentiellement à l'état initial du bois mis au feu et, par voie de conséquence, qu'ils sont susceptibles de nous renseigner sur les modes d'acquisition du bois de feu (abattage, ramassage) et sur un éventuel choix du bois sous une forme spécifique (sain, mort, dégradé), effectué conjointement ou indépendamment du choix des essences.
En outre, les plus fortes déformations du plan ligneux posaient la question de l'utilisation de la lignite, attestée à l'Epipaléolithique dans le même secteur. La cohérence des ensembles du premier Mésolithique étant notamment assurée par l'existence de structures (en creux et zones de combustion) pouvant potentiellement se rapporter à une phase d'occupation temporellement limitée, il nous a paru judicieux de tester la faisabilité d'une approche palethnologique en anthracologie sur ces ensembles structurants. Pour ce faire, nous avons repris la littérature disponible sur l'interprétation des stigmates, ou signatures anatomiques, détectées sur le matériel anthracologique, complétée par les données de nature expérimentale. Ce travail a abouti à l'obtention de différents types de résultats. Tout d'obord, au plan paléoécologique, l'étude anthracologique a permis de retracer une partie de l'histoire de la végétation holocène dans un secteur encore relativement mal connu de ce point de vue. Les résultats floristiques sont extrêmement homogènes ; les spectres sont fortement domonés par le pin sylvestre. Le chêne caducifolié, ainsi que les espèces-compagnes de la pineraie ou de la chênaie sont représentés en faible quantités. En ce qui concerne les questionnements sur la gestion des combustibles au Mésolithique, ce travail a permis de mettre en évidence le recours préférenciel au bois mort (bois de ramassage), combustible se prêtant à une utilisation immédiate et qui semble-t-il, était suffisant pour répondre à l'ensemble des besoins énergétiques des occupants de l'abri. Plus largement, nos résultats montrent que des travaux conséquents restent à effectuer afin d'être à même d'interpréter les résidus de la combustion en termes de pratiques anthropiques et, concomitamment, incitent à multiplier les référentiels actualistes permettant de mieux comprendre les comportements liés au feu au Mésolithique, très peu étudiés et caractérisés à ce jour.Note de contenu : Le site du cloc de Poujol p.6
Matériel et méthodes p.9
Résultats p.16
Interprétation p.21
Discussion : dynamique environnementales et comportements mésolithiques p. 24
Conclusion p.27
Bibliographie p. 27
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp. 5-30[article] Environnement ligneux et gestion du bois de feu au cours du Mésolithique au Clos de Poujol (Campagnac, Aveyron) [texte imprimé] / Henry, Auréade, Auteur ; Boboeuf, Marc, Auteur . - 2016 . - pp. 5-30.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp. 5-30
Catégories : Aire géographique:Europe:France:Midi-Pyrénées:Aveyron
Période-Civilisation:Préhistoire:Mésolithique
Thématique:Paléoenvironnement:Paléobotanique:Xylologie
Thématique:Technologie:Transformation:BoisMots-clés : Mésolithique combustible anthracologie foyer dégradation du bois lignite Résumé : Cet article présente les résultats de l'étude anthacologique de l'abri du Clos de Poujol (Campagnac, Aveyron), situé à 850m d'altitude sur le causse de Séverac. Le site a livre des occupationsdu premier Mésolithique bien individualisées, avec deux principales phases respectivement datées entre 8286-7579 et 7584-7198 cal. BC. Les dépôts surpontant ces occupations, moins bien préservés, se rapportent de manière indifférenciée au Mésolithique récent-Néolithique ancien. L'ensemble des niveaux a été échantillonné pour l'étude paléoécologique. Une partie du matériel anthracologique, dans l'ensemble très bien préservé, présentait au niveau macroscopique des altérations de la structure cellulaire du bois. Le percement et la déformation des parois cellulaires sont observés de manière récurrente, alors que des charbons fortement vitrifiés ont été occasionnellement notés.
L'intérêt de ces stigmates est qu'ils renvoient potentiellement à l'état initial du bois mis au feu et, par voie de conséquence, qu'ils sont susceptibles de nous renseigner sur les modes d'acquisition du bois de feu (abattage, ramassage) et sur un éventuel choix du bois sous une forme spécifique (sain, mort, dégradé), effectué conjointement ou indépendamment du choix des essences.
En outre, les plus fortes déformations du plan ligneux posaient la question de l'utilisation de la lignite, attestée à l'Epipaléolithique dans le même secteur. La cohérence des ensembles du premier Mésolithique étant notamment assurée par l'existence de structures (en creux et zones de combustion) pouvant potentiellement se rapporter à une phase d'occupation temporellement limitée, il nous a paru judicieux de tester la faisabilité d'une approche palethnologique en anthracologie sur ces ensembles structurants. Pour ce faire, nous avons repris la littérature disponible sur l'interprétation des stigmates, ou signatures anatomiques, détectées sur le matériel anthracologique, complétée par les données de nature expérimentale. Ce travail a abouti à l'obtention de différents types de résultats. Tout d'obord, au plan paléoécologique, l'étude anthracologique a permis de retracer une partie de l'histoire de la végétation holocène dans un secteur encore relativement mal connu de ce point de vue. Les résultats floristiques sont extrêmement homogènes ; les spectres sont fortement domonés par le pin sylvestre. Le chêne caducifolié, ainsi que les espèces-compagnes de la pineraie ou de la chênaie sont représentés en faible quantités. En ce qui concerne les questionnements sur la gestion des combustibles au Mésolithique, ce travail a permis de mettre en évidence le recours préférenciel au bois mort (bois de ramassage), combustible se prêtant à une utilisation immédiate et qui semble-t-il, était suffisant pour répondre à l'ensemble des besoins énergétiques des occupants de l'abri. Plus largement, nos résultats montrent que des travaux conséquents restent à effectuer afin d'être à même d'interpréter les résidus de la combustion en termes de pratiques anthropiques et, concomitamment, incitent à multiplier les référentiels actualistes permettant de mieux comprendre les comportements liés au feu au Mésolithique, très peu étudiés et caractérisés à ce jour.Note de contenu : Le site du cloc de Poujol p.6
Matériel et méthodes p.9
Résultats p.16
Interprétation p.21
Discussion : dynamique environnementales et comportements mésolithiques p. 24
Conclusion p.27
Bibliographie p. 27Temps, espace et mémoire dans les sépultures collectives de Grande-Bretagne - une approche théorique / Sévin-Allouet, Christophe in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016)
[article]
Titre : Temps, espace et mémoire dans les sépultures collectives de Grande-Bretagne - une approche théorique Type de document : texte imprimé Auteurs : Sévin-Allouet, Christophe, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp.31-56 Langues : Français (fre) Catégories : Aire géographique:Europe:Grande-Bretagne
Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique
Thématique:Archéologie du bâti:Architecture funéraireMots-clés : sépulture collective Néolithique Grande-Bretagne phénoménologie temporalité mémoire ancêtre Résumé : Le développement et l'application ces dernières années d'une méthode statistique d'inférence bayésienne sur les sépultures collectives de Grande-Bretagne ont considérablement modifié nos modèles relatifs aux questions de chronologie, de temps et de durée d'utilisation de ces dernières.
En prenant comme point de départ ces résultats, la thèse soutenue tout au long de cet article est qu'il y a souvent un processus mémoriel à l'oeuvre dans la construction et l'utilisation des premiers monuments funéraires néolithiques de Grande-Bretagne. La réappropriation des lieux préexistants et les utilisations successives et discontinues de ces tombes, mais également les phénomènes d'objectivation, au sens barthien du terme - c'est-à -dire un rapport extatique et conceptuel au monde précédant sa projection matérielle tangible -, seraient les meilleurs exemples de ce processus.
Certains rites inhérents aux traitements funéraires dans et autour des sépultures semblent témoigner également de cette colonté de maintenir un lien actif entre les vivants et la communauté des morts. Ces monuments n'auraient donc pas eu qu'une fonction funéraire, mais auraient également - et avant tout - été des points de polarisations dans le temps et dans l'espace pour les premières communautés néolithiques. En se sédentarisant, ces groupes désormais agropastoraux se seraient non seulement fixés dans l'espace mais auraient également cherché, par le biais de leurs monuments funéraires, à s'inscrire dans le temps, créant alors une mémoire sociale légitimant la possession d'un territoire dont l'importance est désormais accrue.
Ces questions sont abordées tout au long de cet article de manière théorique par le biais d'une approche phénoménologique dont la trajectoire est ici retracée : depuis sont origine (éthologique) au début du XXe siècle, jusuq'à son appropriation par le courant post-processuel anglo-saxon - bouleversant ainsi les paradigmes précédemment établis par l'approche processualiste de Lewis Binford.
Au terme de ce travail, les notions de "sacré" et d'"ancêtre" sont reconsidérées à la lumière des résultats obtenus et des hypothèses émises à travers deux intermèdes théoriques : "la construction des territoires sacrés" et "des tombes sans ancêtres"
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp.31-56[article] Temps, espace et mémoire dans les sépultures collectives de Grande-Bretagne - une approche théorique [texte imprimé] / Sévin-Allouet, Christophe, Auteur . - 2016 . - pp.31-56.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp.31-56
Catégories : Aire géographique:Europe:Grande-Bretagne
Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique
Thématique:Archéologie du bâti:Architecture funéraireMots-clés : sépulture collective Néolithique Grande-Bretagne phénoménologie temporalité mémoire ancêtre Résumé : Le développement et l'application ces dernières années d'une méthode statistique d'inférence bayésienne sur les sépultures collectives de Grande-Bretagne ont considérablement modifié nos modèles relatifs aux questions de chronologie, de temps et de durée d'utilisation de ces dernières.
En prenant comme point de départ ces résultats, la thèse soutenue tout au long de cet article est qu'il y a souvent un processus mémoriel à l'oeuvre dans la construction et l'utilisation des premiers monuments funéraires néolithiques de Grande-Bretagne. La réappropriation des lieux préexistants et les utilisations successives et discontinues de ces tombes, mais également les phénomènes d'objectivation, au sens barthien du terme - c'est-à -dire un rapport extatique et conceptuel au monde précédant sa projection matérielle tangible -, seraient les meilleurs exemples de ce processus.
Certains rites inhérents aux traitements funéraires dans et autour des sépultures semblent témoigner également de cette colonté de maintenir un lien actif entre les vivants et la communauté des morts. Ces monuments n'auraient donc pas eu qu'une fonction funéraire, mais auraient également - et avant tout - été des points de polarisations dans le temps et dans l'espace pour les premières communautés néolithiques. En se sédentarisant, ces groupes désormais agropastoraux se seraient non seulement fixés dans l'espace mais auraient également cherché, par le biais de leurs monuments funéraires, à s'inscrire dans le temps, créant alors une mémoire sociale légitimant la possession d'un territoire dont l'importance est désormais accrue.
Ces questions sont abordées tout au long de cet article de manière théorique par le biais d'une approche phénoménologique dont la trajectoire est ici retracée : depuis sont origine (éthologique) au début du XXe siècle, jusuq'à son appropriation par le courant post-processuel anglo-saxon - bouleversant ainsi les paradigmes précédemment établis par l'approche processualiste de Lewis Binford.
Au terme de ce travail, les notions de "sacré" et d'"ancêtre" sont reconsidérées à la lumière des résultats obtenus et des hypothèses émises à travers deux intermèdes théoriques : "la construction des territoires sacrés" et "des tombes sans ancêtres"Caractérisation technique et culturelle de la céramique du site lacustre de Conjux 3 (lac du Bourget, Savoie) : le Néolithique final des avant-pays savoyards en question / Pierre-Jérôme Rey in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016)
[article]
Titre : Caractérisation technique et culturelle de la céramique du site lacustre de Conjux 3 (lac du Bourget, Savoie) : le Néolithique final des avant-pays savoyards en question Type de document : texte imprimé Auteurs : Pierre-Jérôme Rey, Auteur ; André Marguet, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp.57-94 Langues : Français (fre) Mots-clés : Alpes occidentales lac du Bourget Néolithique final habitat palafittique dendrochronologie céramique technologie céramique inclusions et dégraissants façonnage brunissage Lüscherz Auvernier-Cordé Charavines Résumé : Un sondage dans le lac du Bourget, sur le site immergé de Conjux 3 (lieudit « la Chatière » sur la commune de Conjux, Savoie), a révélé en 1985 une stratigraphie du Néolithique final comportant trois niveaux superposés, bien calés par une série de dates 14C et dendrochronologiques (niveau 1, 2sup et 2inf). Une modélisation bayésienne permet de proposer un positionnement chronologique assez précis de la succession des occupations : entre − 2580 et − 2455 av. n. è. pour le niveau 1, entre − 2750 et − 2570 pour le niveau 2sup, entre − 2905 et − 2660 pour le niveau 2inf. Vingt-neuf kilos de fragments céramiques ont permis d’individualiser soixante-treize unités d’appariement et de restituer une quarantaine de formes incomplètes. Le corpus est largement dominé par les jarres cylindriques, ovoïdes ou en tonneau, en pâtes grossières et comprend également quelques petits récipients. Les éléments plastiques sont constitués de languettes horizontales et de cordons lisses horizontaux, uniques ou multiples.
L’étude technique des récipients montre l’usage presque systématique d’inclusions cristallines. Le montage des panses et des cols est majoritairement réalisé au colombin étiré à plans de joint obliques alternés. Une proportion importante des surfaces externes est traitée par brunissage ou par la réalisation de polis sans traces. La cuisson partiellement oxydante domine. Les résidus carbonisés sont nombreux et attestent de la fonction culinaire de la plupart des grandes jarres.
Les comparaisons morphologiques soulignent des connexions septentrionales dans les deux niveaux inférieurs. L’ensemble 2inf constitue un intermédiaire entre le Lüscherz et les groupes inornés de moyenne vallée du Rhône. Des influences caussenardes issues du groupe des Treilles sont également perceptibles. L’ensemble 2sup traduit un impact limité de la première phase de l’Auvernier-Cordé. Enfin, le mobilier céramique du niveau 1 présente des affinités avec le mobilier du niveau supérieur des Baigneurs à Charavines (Isère) et reflète le développement d’un groupe local dans une ambiance un peu plus méridionale. Ces propositions sont parfaitement compatibles avec les intervalles chrono-logiques issus de la modélisation bayésienne.
Ces ensembles sont comparés à de petits lots de vestiges inédits issus des lacs du Bourget et d’Annecy. Sur le Bourget, une nette distinction s’observe entre les récipients provenant des gisements du nord du lac, caractérisés par l’emploi majoritaire d’inclusions de roches cristallines, et les vases des Bourres (Tresserve, Savoie) au sud du lac, où domine l’emploi d’inclusions carbonatées, fréquemment constituées de calcite pilée. Sur le lac d’Annecy, l’ajout de calcite apparaît de manière prépondérante sur trois sites. Présente assez précocement dès le xxxe siècle à Angon (Talloires, Haute-Savoie), cette pratique d’origine méridionale semble s’étendre assez largement dans le second tiers du IIIe millénaire, entre le cours du Rhône et les vallées internes des Alpes.
La séquence de Conjux 3 décrit l’affaiblissement progressif des influences septentrionales dans la première moitié du IIIe millénaire, au nord du Bourget. Aux fortes interactions qui existent pendant le Lüscherz récent succèdent des liens plus limités durant la phase ancienne de l’Auvernier-Cordé, puis une déconnexion assez claire, moins affirmée cependant dans les paramètres techniques. La montée en puissance des influences méridionales et italiennes, perceptible à l’échelle régionale, constitue vraisemblablement l’une des causes de cette évolution.
L’apparente réticence à l’acquisition des décors, qu’ils soient d’origine méridionale, jurassienne ou septentrionale, et l’emploi d’inclusions cristallines constituent des caractères partagés entre Conjux 3 et les Baigneurs (Charavines, Isère). D’autres convergences stylistiques existent entre les récipients de ces deux sites, mais l’absence d’étude technique des céramiques de Charavines ne permet pas une parfaite appréciation des liens qu’ils entretiennent.
L’importance des influences septentrionales dans les productions céramiques des faciès inornés de moyenne vallée du Rhône reste actuellement très discutée. Sans permettre de conclure, les ensembles de Conjux 3 apportent un nouveau jalon géographique pour la compréhension des relations avec le plateau Suisse dans le premier tiers du IIIe millénaire et soulignent une filiation septentrionale pour l’usage des inclusions cristallines, bien représenté à Charavines.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp.57-94[article] Caractérisation technique et culturelle de la céramique du site lacustre de Conjux 3 (lac du Bourget, Savoie) : le Néolithique final des avant-pays savoyards en question [texte imprimé] / Pierre-Jérôme Rey, Auteur ; André Marguet, Auteur . - 2016 . - pp.57-94.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp.57-94
Mots-clés : Alpes occidentales lac du Bourget Néolithique final habitat palafittique dendrochronologie céramique technologie céramique inclusions et dégraissants façonnage brunissage Lüscherz Auvernier-Cordé Charavines Résumé : Un sondage dans le lac du Bourget, sur le site immergé de Conjux 3 (lieudit « la Chatière » sur la commune de Conjux, Savoie), a révélé en 1985 une stratigraphie du Néolithique final comportant trois niveaux superposés, bien calés par une série de dates 14C et dendrochronologiques (niveau 1, 2sup et 2inf). Une modélisation bayésienne permet de proposer un positionnement chronologique assez précis de la succession des occupations : entre − 2580 et − 2455 av. n. è. pour le niveau 1, entre − 2750 et − 2570 pour le niveau 2sup, entre − 2905 et − 2660 pour le niveau 2inf. Vingt-neuf kilos de fragments céramiques ont permis d’individualiser soixante-treize unités d’appariement et de restituer une quarantaine de formes incomplètes. Le corpus est largement dominé par les jarres cylindriques, ovoïdes ou en tonneau, en pâtes grossières et comprend également quelques petits récipients. Les éléments plastiques sont constitués de languettes horizontales et de cordons lisses horizontaux, uniques ou multiples.
L’étude technique des récipients montre l’usage presque systématique d’inclusions cristallines. Le montage des panses et des cols est majoritairement réalisé au colombin étiré à plans de joint obliques alternés. Une proportion importante des surfaces externes est traitée par brunissage ou par la réalisation de polis sans traces. La cuisson partiellement oxydante domine. Les résidus carbonisés sont nombreux et attestent de la fonction culinaire de la plupart des grandes jarres.
Les comparaisons morphologiques soulignent des connexions septentrionales dans les deux niveaux inférieurs. L’ensemble 2inf constitue un intermédiaire entre le Lüscherz et les groupes inornés de moyenne vallée du Rhône. Des influences caussenardes issues du groupe des Treilles sont également perceptibles. L’ensemble 2sup traduit un impact limité de la première phase de l’Auvernier-Cordé. Enfin, le mobilier céramique du niveau 1 présente des affinités avec le mobilier du niveau supérieur des Baigneurs à Charavines (Isère) et reflète le développement d’un groupe local dans une ambiance un peu plus méridionale. Ces propositions sont parfaitement compatibles avec les intervalles chrono-logiques issus de la modélisation bayésienne.
Ces ensembles sont comparés à de petits lots de vestiges inédits issus des lacs du Bourget et d’Annecy. Sur le Bourget, une nette distinction s’observe entre les récipients provenant des gisements du nord du lac, caractérisés par l’emploi majoritaire d’inclusions de roches cristallines, et les vases des Bourres (Tresserve, Savoie) au sud du lac, où domine l’emploi d’inclusions carbonatées, fréquemment constituées de calcite pilée. Sur le lac d’Annecy, l’ajout de calcite apparaît de manière prépondérante sur trois sites. Présente assez précocement dès le xxxe siècle à Angon (Talloires, Haute-Savoie), cette pratique d’origine méridionale semble s’étendre assez largement dans le second tiers du IIIe millénaire, entre le cours du Rhône et les vallées internes des Alpes.
La séquence de Conjux 3 décrit l’affaiblissement progressif des influences septentrionales dans la première moitié du IIIe millénaire, au nord du Bourget. Aux fortes interactions qui existent pendant le Lüscherz récent succèdent des liens plus limités durant la phase ancienne de l’Auvernier-Cordé, puis une déconnexion assez claire, moins affirmée cependant dans les paramètres techniques. La montée en puissance des influences méridionales et italiennes, perceptible à l’échelle régionale, constitue vraisemblablement l’une des causes de cette évolution.
L’apparente réticence à l’acquisition des décors, qu’ils soient d’origine méridionale, jurassienne ou septentrionale, et l’emploi d’inclusions cristallines constituent des caractères partagés entre Conjux 3 et les Baigneurs (Charavines, Isère). D’autres convergences stylistiques existent entre les récipients de ces deux sites, mais l’absence d’étude technique des céramiques de Charavines ne permet pas une parfaite appréciation des liens qu’ils entretiennent.
L’importance des influences septentrionales dans les productions céramiques des faciès inornés de moyenne vallée du Rhône reste actuellement très discutée. Sans permettre de conclure, les ensembles de Conjux 3 apportent un nouveau jalon géographique pour la compréhension des relations avec le plateau Suisse dans le premier tiers du IIIe millénaire et soulignent une filiation septentrionale pour l’usage des inclusions cristallines, bien représenté à Charavines.L'activité minière préhistorique dans le Nord-Est de la péninsule Ibérique. Etude sur la Coveta de l'Heura et l'exploitation du cuivre à la Solana des Bepo (Tarragone, Espagne) / Rafel, Nuria in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016)
[article]
Titre : L'activité minière préhistorique dans le Nord-Est de la péninsule Ibérique. Etude sur la Coveta de l'Heura et l'exploitation du cuivre à la Solana des Bepo (Tarragone, Espagne) Type de document : texte imprimé Auteurs : Rafel, Nuria, Auteur ; Montero Ruiz, Ignacio, Auteur ; Soriano, Ignacio, Auteur ; Delgado-Raak, Selina, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 95-130 Langues : Français (fre) Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique
Période-Civilisation:Protohistoire:Âge du Bronze
Période-Civilisation:Protohistoire:ChalcolithiqueMots-clés : mine outils macrolithiques miniers isotopes métallurgie Néolithique Chalcolithique récent âge du Bronze grotte funéraire cuivre bronze Résumé : Cet article présente le résultat d’une étude détaillée de la mine de la Solana del Bepo (Tarragone, Espagne), ainsi que du site archéologique de la Coveta de l’Heura qui lui est lié. Ces deux gisements, découverts peu après les années 1950, n’avaient été étudiés que de façon très générale. Ces études ne résolvaient pas les questions en rapport avec les vestiges qui y ont été retrouvés. D’un point de vue méthodologique, notre étude tient compte des aspects archéologiques, historiques et archéométriques, ce qui permet de situer la mine dans son contexte. Nous ne disposons pas de données chronologiques directes du site de la Solana del Bepo, puisque les nombreux objets macrolithiques destinés à l’extraction minière qui y ont été retrouvés ont bénéficié seulement d’un faible diagnostic de ce point de vue. Nous pouvons, en revanche, dater le site voisin de la Coveta de l’Heura entre le Chalcolithique récent et le Bronze ancien et moyen. D’autre part, la caractérisation isotopique des mines du bassin du Montsant, dont la Solana del Bepo fait partie, et leur comparaison avec les analyses d’isotopes pratiquées sur des vestiges de la région, permettent d’affirmer que l’exploitation minière du bassin pendant la Préhistoire est une réalité démontrable. Les instruments d’exploitation minière récupérés à la Solana del Bepo sont constitués d’un ensemble de 81 outils macrolithiques, dont la plupart sont des pics avec un degré élevé d’élaboration, et qui présentent dans leur grande majorité des dispositifs d’emmanchement. La Coveta de l’Heura a été utilisée, entre autres fonctions, comme grotte funéraire, atelier de confection de pointes de flèches en silex et atelier métallurgique. Ses caractéristiques matérielles correspondent pour la plupart au Chalcolithique récent, ce qui a été corroboré par une datation au 14C, et en raison de ses similarités avec les groupes languedociens de la fin du Néolithique.
Concernant ce dernier aspect, il convient de mentionner la présence de formes céramiques qui ont un lien évident avec les groupes chronoculturels du Véraza-Fontbouïsse, ainsi qu’une perle en plomb – un élément très caractéristique de Fontbouïsse – élaborée cependant avec du métal du bassin minier de Molar-Bellmunt-Falset, géographiquement proche de celui du Montsant. Si nous considérons la région que nous étudions dans le contexte du Nord-Est de la péninsule Ibérique, il est évident que c’est la zone qui dispose du plus grand nombre de preuves d’activités minières et métallurgiques pour la période qui englobe le Chalcolithique récent (2800-2300 cal. BC) et le Bronze ancien et moyen (2300-1300 cal. BC). Concernant la première période, il conviendrait d’y inclure les preuves d’exploitation de minerai des bassins miniers du Montsant et de Molar-Bellmunt-Falset, constituées respectivement par les haches plates en cuivre de la Cova M d’Arbolà et par la perle en plomb de la Coveta de l’Heura. Les sept vases à réduire les minerais de cuivre découverts se placent chronologiquement dans un moment indéterminé de cette frange temporelle (2800-1300 BC). Le poignard aux trois rivets de la Cova de la Font Major (L’Espluga de FrancolÃ), daté de ca 1850 cal. BC, a été élaboré avec du minerai de cuivre du Montsant, ce qui certifie son exploitation entre le Bronze ancien et le Bronze moyen. D’autre part, la découverte récente d’une nouvelle mine préhistorique dans le bassin du Montsant, la mine de la Turquesa ou del Mas de les Moreres, en cours d’étude, a permis le mise au jour de nouveaux outils miniers et fourni de nouvelles données analytiques, aussi bien du point de vue de la composition que de l’isotopique, qui permettent une meilleure caractérisation de l’exploitation minière du Nord-Est de la Péninsule Ibérique.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp. 95-130[article] L'activité minière préhistorique dans le Nord-Est de la péninsule Ibérique. Etude sur la Coveta de l'Heura et l'exploitation du cuivre à la Solana des Bepo (Tarragone, Espagne) [texte imprimé] / Rafel, Nuria, Auteur ; Montero Ruiz, Ignacio, Auteur ; Soriano, Ignacio, Auteur ; Delgado-Raak, Selina, Auteur . - 2016 . - pp. 95-130.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp. 95-130
Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique
Période-Civilisation:Protohistoire:Âge du Bronze
Période-Civilisation:Protohistoire:ChalcolithiqueMots-clés : mine outils macrolithiques miniers isotopes métallurgie Néolithique Chalcolithique récent âge du Bronze grotte funéraire cuivre bronze Résumé : Cet article présente le résultat d’une étude détaillée de la mine de la Solana del Bepo (Tarragone, Espagne), ainsi que du site archéologique de la Coveta de l’Heura qui lui est lié. Ces deux gisements, découverts peu après les années 1950, n’avaient été étudiés que de façon très générale. Ces études ne résolvaient pas les questions en rapport avec les vestiges qui y ont été retrouvés. D’un point de vue méthodologique, notre étude tient compte des aspects archéologiques, historiques et archéométriques, ce qui permet de situer la mine dans son contexte. Nous ne disposons pas de données chronologiques directes du site de la Solana del Bepo, puisque les nombreux objets macrolithiques destinés à l’extraction minière qui y ont été retrouvés ont bénéficié seulement d’un faible diagnostic de ce point de vue. Nous pouvons, en revanche, dater le site voisin de la Coveta de l’Heura entre le Chalcolithique récent et le Bronze ancien et moyen. D’autre part, la caractérisation isotopique des mines du bassin du Montsant, dont la Solana del Bepo fait partie, et leur comparaison avec les analyses d’isotopes pratiquées sur des vestiges de la région, permettent d’affirmer que l’exploitation minière du bassin pendant la Préhistoire est une réalité démontrable. Les instruments d’exploitation minière récupérés à la Solana del Bepo sont constitués d’un ensemble de 81 outils macrolithiques, dont la plupart sont des pics avec un degré élevé d’élaboration, et qui présentent dans leur grande majorité des dispositifs d’emmanchement. La Coveta de l’Heura a été utilisée, entre autres fonctions, comme grotte funéraire, atelier de confection de pointes de flèches en silex et atelier métallurgique. Ses caractéristiques matérielles correspondent pour la plupart au Chalcolithique récent, ce qui a été corroboré par une datation au 14C, et en raison de ses similarités avec les groupes languedociens de la fin du Néolithique.
Concernant ce dernier aspect, il convient de mentionner la présence de formes céramiques qui ont un lien évident avec les groupes chronoculturels du Véraza-Fontbouïsse, ainsi qu’une perle en plomb – un élément très caractéristique de Fontbouïsse – élaborée cependant avec du métal du bassin minier de Molar-Bellmunt-Falset, géographiquement proche de celui du Montsant. Si nous considérons la région que nous étudions dans le contexte du Nord-Est de la péninsule Ibérique, il est évident que c’est la zone qui dispose du plus grand nombre de preuves d’activités minières et métallurgiques pour la période qui englobe le Chalcolithique récent (2800-2300 cal. BC) et le Bronze ancien et moyen (2300-1300 cal. BC). Concernant la première période, il conviendrait d’y inclure les preuves d’exploitation de minerai des bassins miniers du Montsant et de Molar-Bellmunt-Falset, constituées respectivement par les haches plates en cuivre de la Cova M d’Arbolà et par la perle en plomb de la Coveta de l’Heura. Les sept vases à réduire les minerais de cuivre découverts se placent chronologiquement dans un moment indéterminé de cette frange temporelle (2800-1300 BC). Le poignard aux trois rivets de la Cova de la Font Major (L’Espluga de FrancolÃ), daté de ca 1850 cal. BC, a été élaboré avec du minerai de cuivre du Montsant, ce qui certifie son exploitation entre le Bronze ancien et le Bronze moyen. D’autre part, la découverte récente d’une nouvelle mine préhistorique dans le bassin du Montsant, la mine de la Turquesa ou del Mas de les Moreres, en cours d’étude, a permis le mise au jour de nouveaux outils miniers et fourni de nouvelles données analytiques, aussi bien du point de vue de la composition que de l’isotopique, qui permettent une meilleure caractérisation de l’exploitation minière du Nord-Est de la Péninsule Ibérique.Trois nouveaux fragments de chaudrons des types de Cloonta et de Portglenone découverts dans le Nord-Ouest de la France Notes préliminaires sur la découverte du dépôt de la Chapelle des Roches (Le Châtellier, Orne) / Bordas, Francis in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016)
[article]
Titre : Trois nouveaux fragments de chaudrons des types de Cloonta et de Portglenone découverts dans le Nord-Ouest de la France Notes préliminaires sur la découverte du dépôt de la Chapelle des Roches (Le Châtellier, Orne) Type de document : texte imprimé Auteurs : Bordas, Francis, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 131-152 Langues : Français (fre) Catégories : Mobilier:Instrumentum:Vaisselle métallique
Période-Civilisation:Protohistoire:Âge du Bronze:Bronze finalMots-clés : Bronze final atlantique 3 chaudron type de Cloonta type de Portglenone dépôts métalliques typochronologies Résumé : Un dépôt d’objets métalliques daté de l’âge du Bronze final, a été mis au jour en 2010 au lieu-dit la Chapelle des Roches, dans la commune du Châtellier (Orne). Ce dépôt, attribuable à l’étape de l’épée du type en langue de carpe contient les types d’objets classiques de l’horizon de Vénat (900-800 av. J.-C.). Cette étude préliminaire se propose de présenter les deux fragments de chaudrons qui y ont été découverts. Au vu du faible nombre d’exemplaires de ce type d’objet retrouvés sur le territoire français, la découverte de deux fragments bien conservés, déposés au sein d’un même dépôt, acquiert donc un caractère exceptionnel. Il s’agit dans les deux cas d’attaches d’anse. Cette trouvaille est également tout à fait originale pour la fin de l’âge du Bronze, dans le sens où c’est la première fois en Europe atlantique que deux attaches d’anse pouvant être connectées à deux groupes typologiques distincts sont associées au sein d’un même dépôt.
Nous identifions donc le premier fragment du dépôt de la Chapelle des Roches comme étant une attache d’anse de chaudron du groupe B0 et du type de Cloonta, selon la classification renouvelée de S. Gerloff (Gerloff, 2010, p. 44).
Le type de Cloonta n’était précisément connu et défini jusqu’alors que par deux exemplaires irlandais complets. Néanmoins, plusieurs fragments de chaudrons découverts en France et en péninsule Ibérique avaient déjà été hypothétiquement reliés au groupe B0 (Gerloff, 2010, p. 210, 228 et 342). En effet, ils présentaient de manière convaincante de nombreuses connections avec le type de Cloonta. Cependant, ces restes étaient beaucoup trop fragmentaires et trop peu spécifiques pour pouvoir bénéficier avec certitude d’une attribution typologique précise. De même, si la présence en France de chaudrons appartenant au groupe B avait déjà été proposée par le passé (Hawkes, 1952 ; Briard, 1966 ; Coffyn, 1985), l’observation récente de ces restes a par la suite invalidé ces attributions (Gerloff, 2010, p. 227). C’est ainsi la première fois que le type de Cloonta peut être attesté avec autant de certitude en France et qu’une attache d’anse de chaudron s’y référant est découverte hors d’Irlande.
D’un point de vue interprétatif, cette découverte pourrait apparaître comme tout à fait marginale, si lors de cette étude, un autre fragment de chaudron du groupe B0 n’avait pas été reconnu au sein d’un autre dépôt du Nord-Ouest français. Cet article sera donc l’occasion de redécouvrir une pièce de l’important dépôt du Jardin des Plantes (Nantes, Loire-Atlantique). Cet objet, désigné depuis sa découverte comme étant un rebut de métal, peut aujourd’hui être clairement identifié et rattaché aux chaudrons du type de Cloonta. De même, la relecture récente du dépôt du Vern, découvert à Moëlan-sur-Mer (Finistère), nous permet d’enrichir le corpus des fragments de feuilles de bronze appartenant par hypothèse à des chaudrons du groupe B0.
Les exemplaires complets du type de Cloonta ne bénéficiant pas de contextes chronologiques fiables, leur datation s’est donc basée sur l’appartenance potentielle au groupe B0 de plusieurs fragments de chaudrons découverts en France et en péninsule Ibérique. La contemporanéité certaine de ces restes avec la culture matérielle de l’horizon de l’épée du type en langue de carpe a donc favorisé la datation du type de Cloonta au Bronze final atlantique 3 (Gerloff, 2010, p. 342). Ainsi, la découverte du dépôt de la Chapelle des Roches, de même que la relecture du fragment de chaudron du dépôt du Jardin des Plantes nous donnent donc, pour la première fois, les moyens de pouvoir confirmer cette hypothèse.
Le second fragment du dépôt de la Chapelle des Roches est une attache d’anse de chaudron appartenant au groupe A2 et au type de Portglenone. Cette découverte permet de compléter l’aire de distribution de ce type en France et de confirmer l’hypothèse de sa contemporanéité avec le type de Cloonta.
En définitive, les habituelles interactions observées entre les cultures matérielles du Nord-Ouest français et celles des autres régions de la façade atlantique européenne ne trouvaient jusqu’alors que peu d’échos dans les cartes de répartition des chaudrons de la fin de l’âge du Bronze. Ainsi, cette étude permettra, sinon de reconsidérer ce constat, du moins d’étoffer une présence sur le territoire français encore discrète. De même, loin d’invalider les précédentes propositions de connections entre certains fragments de la péninsule Ibérique et les chaudrons irlandais du type de Cloonta, l’exemplaire de la Chapelle des Roches, permet de consolider ce lien, notamment grâce à certains détails morphologiques. Ainsi, cet article étaye un peu plus l’hypothèse que les exemplaires irlandais, très atypiques morphologiquement par rapport aux autres chaudrons des îles Britanniques, soient possiblement des importations ou des copies trahissant des influences venant du continent. Enfin, cette étude souligne, s’il en était encore besoin, les différences de modalités de constitution des dépôts et de traitements des objets, observables d’une région à une autre.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp. 131-152[article] Trois nouveaux fragments de chaudrons des types de Cloonta et de Portglenone découverts dans le Nord-Ouest de la France Notes préliminaires sur la découverte du dépôt de la Chapelle des Roches (Le Châtellier, Orne) [texte imprimé] / Bordas, Francis, Auteur . - 2016 . - pp. 131-152.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°1 (Janvier-Mars 2016) . - pp. 131-152
Catégories : Mobilier:Instrumentum:Vaisselle métallique
Période-Civilisation:Protohistoire:Âge du Bronze:Bronze finalMots-clés : Bronze final atlantique 3 chaudron type de Cloonta type de Portglenone dépôts métalliques typochronologies Résumé : Un dépôt d’objets métalliques daté de l’âge du Bronze final, a été mis au jour en 2010 au lieu-dit la Chapelle des Roches, dans la commune du Châtellier (Orne). Ce dépôt, attribuable à l’étape de l’épée du type en langue de carpe contient les types d’objets classiques de l’horizon de Vénat (900-800 av. J.-C.). Cette étude préliminaire se propose de présenter les deux fragments de chaudrons qui y ont été découverts. Au vu du faible nombre d’exemplaires de ce type d’objet retrouvés sur le territoire français, la découverte de deux fragments bien conservés, déposés au sein d’un même dépôt, acquiert donc un caractère exceptionnel. Il s’agit dans les deux cas d’attaches d’anse. Cette trouvaille est également tout à fait originale pour la fin de l’âge du Bronze, dans le sens où c’est la première fois en Europe atlantique que deux attaches d’anse pouvant être connectées à deux groupes typologiques distincts sont associées au sein d’un même dépôt.
Nous identifions donc le premier fragment du dépôt de la Chapelle des Roches comme étant une attache d’anse de chaudron du groupe B0 et du type de Cloonta, selon la classification renouvelée de S. Gerloff (Gerloff, 2010, p. 44).
Le type de Cloonta n’était précisément connu et défini jusqu’alors que par deux exemplaires irlandais complets. Néanmoins, plusieurs fragments de chaudrons découverts en France et en péninsule Ibérique avaient déjà été hypothétiquement reliés au groupe B0 (Gerloff, 2010, p. 210, 228 et 342). En effet, ils présentaient de manière convaincante de nombreuses connections avec le type de Cloonta. Cependant, ces restes étaient beaucoup trop fragmentaires et trop peu spécifiques pour pouvoir bénéficier avec certitude d’une attribution typologique précise. De même, si la présence en France de chaudrons appartenant au groupe B avait déjà été proposée par le passé (Hawkes, 1952 ; Briard, 1966 ; Coffyn, 1985), l’observation récente de ces restes a par la suite invalidé ces attributions (Gerloff, 2010, p. 227). C’est ainsi la première fois que le type de Cloonta peut être attesté avec autant de certitude en France et qu’une attache d’anse de chaudron s’y référant est découverte hors d’Irlande.
D’un point de vue interprétatif, cette découverte pourrait apparaître comme tout à fait marginale, si lors de cette étude, un autre fragment de chaudron du groupe B0 n’avait pas été reconnu au sein d’un autre dépôt du Nord-Ouest français. Cet article sera donc l’occasion de redécouvrir une pièce de l’important dépôt du Jardin des Plantes (Nantes, Loire-Atlantique). Cet objet, désigné depuis sa découverte comme étant un rebut de métal, peut aujourd’hui être clairement identifié et rattaché aux chaudrons du type de Cloonta. De même, la relecture récente du dépôt du Vern, découvert à Moëlan-sur-Mer (Finistère), nous permet d’enrichir le corpus des fragments de feuilles de bronze appartenant par hypothèse à des chaudrons du groupe B0.
Les exemplaires complets du type de Cloonta ne bénéficiant pas de contextes chronologiques fiables, leur datation s’est donc basée sur l’appartenance potentielle au groupe B0 de plusieurs fragments de chaudrons découverts en France et en péninsule Ibérique. La contemporanéité certaine de ces restes avec la culture matérielle de l’horizon de l’épée du type en langue de carpe a donc favorisé la datation du type de Cloonta au Bronze final atlantique 3 (Gerloff, 2010, p. 342). Ainsi, la découverte du dépôt de la Chapelle des Roches, de même que la relecture du fragment de chaudron du dépôt du Jardin des Plantes nous donnent donc, pour la première fois, les moyens de pouvoir confirmer cette hypothèse.
Le second fragment du dépôt de la Chapelle des Roches est une attache d’anse de chaudron appartenant au groupe A2 et au type de Portglenone. Cette découverte permet de compléter l’aire de distribution de ce type en France et de confirmer l’hypothèse de sa contemporanéité avec le type de Cloonta.
En définitive, les habituelles interactions observées entre les cultures matérielles du Nord-Ouest français et celles des autres régions de la façade atlantique européenne ne trouvaient jusqu’alors que peu d’échos dans les cartes de répartition des chaudrons de la fin de l’âge du Bronze. Ainsi, cette étude permettra, sinon de reconsidérer ce constat, du moins d’étoffer une présence sur le territoire français encore discrète. De même, loin d’invalider les précédentes propositions de connections entre certains fragments de la péninsule Ibérique et les chaudrons irlandais du type de Cloonta, l’exemplaire de la Chapelle des Roches, permet de consolider ce lien, notamment grâce à certains détails morphologiques. Ainsi, cet article étaye un peu plus l’hypothèse que les exemplaires irlandais, très atypiques morphologiquement par rapport aux autres chaudrons des îles Britanniques, soient possiblement des importations ou des copies trahissant des influences venant du continent. Enfin, cette étude souligne, s’il en était encore besoin, les différences de modalités de constitution des dépôts et de traitements des objets, observables d’une région à une autre.