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Bulletin de la Société Préhistorique Française . T. 113 n°4Paru le : 01/10/2016 |
[n° ou bulletin]
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T. 113 n°4 - Octobre-Décembre 2016 [texte imprimé] . - 2016 . - 1 vol. (211 p.) : ill. ; 30 cm. Langues : Français (fre) |
Exemplaires (2)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|---|
1708 | BSPF 113:4 | Périodique | Bibliothèque | Périodiques | Exclu du prêt |
4782 | DBL 039 | Périodique | Réserve doubles | Doubles | Exclu du prêt |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panierApproche technoéconomique et fonctionnelle des occupations de plein air du Paléolithique moyen récent autour de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) / Deschamps, Marianne in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016)
[article]
Titre : Approche technoéconomique et fonctionnelle des occupations de plein air du Paléolithique moyen récent autour de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) Type de document : texte imprimé Auteurs : Deschamps, Marianne, Auteur ; Clark, Amy, Auteur ; Claud, Emilie, Auteur ; Colonge, David, Auteur ; Hernandez, Marion, Auteur ; Christian Normand, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp.659-690 Langues : Français (fre) Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique moyen Mots-clés : Néandertal Paléolithique moyen récent technoéconomie répartition spatiale tracéologie fonction des occupations organisation territoriale dynamique de peuplement Résumé : Un ensemble d’opérations d’archéologie préventive, réalisées par les équipes de l’INRAP ces huit dernières années sur les hauteurs orientales de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques, France), permet de renouveler notre connaissance du peuplement paléolithique sur le plateau de Saint-Pierre-d’Irube. Les sondages de dix parcelles depuis 2008 et la fouille de deux sites de plein air en trois opérations distinctes permettent de poser un cadre stratigraphique et chrono-logique fiable inédit, grâce à un ensemble de datations absolues. Cela permet aussi d’appréhender l’évolution des paysages depuis la fin du Pléistocène moyen. Plusieurs occupations du Paléolithique moyen récent mettent en évidence une bonne implantation dans ce secteur au cours du MIS 3. La proximité du gîte de silex d’Ibarbide, l’un des plus riches et de meilleure qualité de la région, pourrait en partie expliquer la forte présence humaine dans cette zone.
Ce nouveau cadre chronologique et stratigraphique a permis la réévaluation de plusieurs collections anciennes et issues de ramassage de surface afin de tenter de caractériser plus finement l’utilisation du plateau de Saint-Pierre-d’Irube durant le Paléolithique moyen récent. Le site de plein air du Basté, fouillé par C. Chauchat et C. Thibault à la fin des années 1960, a principalement fait l’objet d’une nouvelle étude. L’établissement de corrélations stratigraphiques entre le niveau 4 du Basté et les occupations du Paléolithique moyen récent du Prissé et de Jupiter permettent de proposer une relative contemporanéité entre ces trois occupations.
Au sein de chaque site, l’analyse des remontages et de la répartition spatiale des vestiges ont mis en évidence la bonne préservation post-dépositionnelle des niveaux et la présence d’une répartition non aléatoire des différentes catégories de vestiges qui est interprétée comme le résultat d’une dispersion d’origine anthropique, au moins dans le cas du Prissé.
D’un point de vue technoéconomique et fonctionnel, il ressort que ces occupations sont économiquement différentes et complémentaires, ce qui implique une organisation spatiale complexe et structurée à l’échelle locale de ces sociétés néandertaliennes. Le faible potentiel archéologique restant est particulièrement menacé par la forte urbanisation du secteur : la synthèse que peuvent fournir ces nouvelles données et la révision de collections anciennes, complétée par de nouvelles prospections, s’inscrit donc dans une démarche de valorisation scientifique de ce patrimoine en voie de destruction.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp.659-690[article] Approche technoéconomique et fonctionnelle des occupations de plein air du Paléolithique moyen récent autour de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) [texte imprimé] / Deschamps, Marianne, Auteur ; Clark, Amy, Auteur ; Claud, Emilie, Auteur ; Colonge, David, Auteur ; Hernandez, Marion, Auteur ; Christian Normand, Auteur . - 2016 . - pp.659-690.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp.659-690
Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique moyen Mots-clés : Néandertal Paléolithique moyen récent technoéconomie répartition spatiale tracéologie fonction des occupations organisation territoriale dynamique de peuplement Résumé : Un ensemble d’opérations d’archéologie préventive, réalisées par les équipes de l’INRAP ces huit dernières années sur les hauteurs orientales de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques, France), permet de renouveler notre connaissance du peuplement paléolithique sur le plateau de Saint-Pierre-d’Irube. Les sondages de dix parcelles depuis 2008 et la fouille de deux sites de plein air en trois opérations distinctes permettent de poser un cadre stratigraphique et chrono-logique fiable inédit, grâce à un ensemble de datations absolues. Cela permet aussi d’appréhender l’évolution des paysages depuis la fin du Pléistocène moyen. Plusieurs occupations du Paléolithique moyen récent mettent en évidence une bonne implantation dans ce secteur au cours du MIS 3. La proximité du gîte de silex d’Ibarbide, l’un des plus riches et de meilleure qualité de la région, pourrait en partie expliquer la forte présence humaine dans cette zone.
Ce nouveau cadre chronologique et stratigraphique a permis la réévaluation de plusieurs collections anciennes et issues de ramassage de surface afin de tenter de caractériser plus finement l’utilisation du plateau de Saint-Pierre-d’Irube durant le Paléolithique moyen récent. Le site de plein air du Basté, fouillé par C. Chauchat et C. Thibault à la fin des années 1960, a principalement fait l’objet d’une nouvelle étude. L’établissement de corrélations stratigraphiques entre le niveau 4 du Basté et les occupations du Paléolithique moyen récent du Prissé et de Jupiter permettent de proposer une relative contemporanéité entre ces trois occupations.
Au sein de chaque site, l’analyse des remontages et de la répartition spatiale des vestiges ont mis en évidence la bonne préservation post-dépositionnelle des niveaux et la présence d’une répartition non aléatoire des différentes catégories de vestiges qui est interprétée comme le résultat d’une dispersion d’origine anthropique, au moins dans le cas du Prissé.
D’un point de vue technoéconomique et fonctionnel, il ressort que ces occupations sont économiquement différentes et complémentaires, ce qui implique une organisation spatiale complexe et structurée à l’échelle locale de ces sociétés néandertaliennes. Le faible potentiel archéologique restant est particulièrement menacé par la forte urbanisation du secteur : la synthèse que peuvent fournir ces nouvelles données et la révision de collections anciennes, complétée par de nouvelles prospections, s’inscrit donc dans une démarche de valorisation scientifique de ce patrimoine en voie de destruction.La fracturation osseuse : du fait technique à l’essai d’interprétation sociétale L’exemple de l’antilope saïga du gisement magdalénien de Saint-Germain-la-Rivière (Gironde) / Masset, Caroline in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016)
[article]
Titre : La fracturation osseuse : du fait technique à l’essai d’interprétation sociétale L’exemple de l’antilope saïga du gisement magdalénien de Saint-Germain-la-Rivière (Gironde) Type de document : texte imprimé Auteurs : Masset, Caroline, Auteur ; Cochard, David, Auteur ; Laroulandie, Véronique, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 691-712 Langues : Français (fre) Catégories : Aire géographique:Europe:France:Aquitaine:Gironde
Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique supérieur:Magdalénien
Thématique:AlimentationMots-clés : Fracturation osseuse Paléolithique Magdalénien moyen Saiga tatarica transmission des savoir-faire Résumé : La fracturation osseuse est une pratique couramment observée sur les gisements paléolithiques, celle-ci intervenant dans diverses chaînes opératoires de transformation et d’utilisation des ressources animales, notamment alimentaires. La moelle osseuse, contenue dans la cavité médullaire des os longs, est une ressource alimentaire non négligeable pour de nombreux groupes humains, en particulier dans les zones périglaciaires, tels les Nunamiuts d’Alaska ou les Koriaks de Sibérie. Différents procédés sont mis en œuvre pour sa récupération ; leur variabilité s’explique en partie par l’existence de traditions techniques et de modes de consommation de la moelle, propres aux différents groupes. Ces traditions entraînent souvent une standardisation des procédés de fracturation à l’intérieur de chaque groupe. De tels schémas récurrents sont-ils perceptibles dans le registre paléolithique ? Si oui, est-il possible de mettre en évidence une transmission des gestes relatifs à la récupération de la moelle ?
Afin d’apporter des éléments de réponse à ces questions nous proposons dans le cadre de cet article, une étude détaillée des traces de percussion observées sur les os longs d’antilope saïga (Saiga tatarica), provenant de l’ensemble supérieur Magdalénien moyen de Saint-Germain-la-Rivière (Gironde). Les schémas observés ont ensuite été comparés à ceux décrits dans la littérature afin d’apprécier leurs spécificités et de discuter des paramètres ayant pu influer sur cette répartition des traces.
Les vestiges fauniques de Saint-Germain-la-Rivière sont intensément fracturés et présentent de nombreuses traces de percussion d’origine anthropique attribuables à cette activité de fracturation de l’os. Des récurrences dans la localisation des traces de percussion ont pu être mises en évidence. Celles-ci varient selon les éléments squelettiques considérés et sont plus ou moins marquées. L’existence de telles récurrences tend à prouver que la disposition des points d’impact dépend d’un choix délibéré. Ces choix ne semblent pas être dictés exclusivement par l’existence de contraintes mécaniques (e. g. la structure osseuse) ou ergonomiques spécifiques aux éléments squelettiques. Par ailleurs, l’existence d’une variabilité inter- et intra-spécifique, observable d'après les données de la littérature laisse à penser qu’il s’agit de choix dictés en partie par un facteur culturel.
L’analyse des traces de percussion a également permis de mettre en évidence, dans certains cas, la présence de plusieurs points d’impact sur une surface réduite. L’une des hypothèses que l’on peut émettre ici serait qu’il y ait eu plusieurs tentatives pour fracturer l’os. Ces pièces posent alors la question de l’acharnement et de la maîtrise du geste et pourraient évoquer des os fracturés par des novices.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 691-712[article] La fracturation osseuse : du fait technique à l’essai d’interprétation sociétale L’exemple de l’antilope saïga du gisement magdalénien de Saint-Germain-la-Rivière (Gironde) [texte imprimé] / Masset, Caroline, Auteur ; Cochard, David, Auteur ; Laroulandie, Véronique, Auteur . - 2016 . - pp. 691-712.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 691-712
Catégories : Aire géographique:Europe:France:Aquitaine:Gironde
Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique supérieur:Magdalénien
Thématique:AlimentationMots-clés : Fracturation osseuse Paléolithique Magdalénien moyen Saiga tatarica transmission des savoir-faire Résumé : La fracturation osseuse est une pratique couramment observée sur les gisements paléolithiques, celle-ci intervenant dans diverses chaînes opératoires de transformation et d’utilisation des ressources animales, notamment alimentaires. La moelle osseuse, contenue dans la cavité médullaire des os longs, est une ressource alimentaire non négligeable pour de nombreux groupes humains, en particulier dans les zones périglaciaires, tels les Nunamiuts d’Alaska ou les Koriaks de Sibérie. Différents procédés sont mis en œuvre pour sa récupération ; leur variabilité s’explique en partie par l’existence de traditions techniques et de modes de consommation de la moelle, propres aux différents groupes. Ces traditions entraînent souvent une standardisation des procédés de fracturation à l’intérieur de chaque groupe. De tels schémas récurrents sont-ils perceptibles dans le registre paléolithique ? Si oui, est-il possible de mettre en évidence une transmission des gestes relatifs à la récupération de la moelle ?
Afin d’apporter des éléments de réponse à ces questions nous proposons dans le cadre de cet article, une étude détaillée des traces de percussion observées sur les os longs d’antilope saïga (Saiga tatarica), provenant de l’ensemble supérieur Magdalénien moyen de Saint-Germain-la-Rivière (Gironde). Les schémas observés ont ensuite été comparés à ceux décrits dans la littérature afin d’apprécier leurs spécificités et de discuter des paramètres ayant pu influer sur cette répartition des traces.
Les vestiges fauniques de Saint-Germain-la-Rivière sont intensément fracturés et présentent de nombreuses traces de percussion d’origine anthropique attribuables à cette activité de fracturation de l’os. Des récurrences dans la localisation des traces de percussion ont pu être mises en évidence. Celles-ci varient selon les éléments squelettiques considérés et sont plus ou moins marquées. L’existence de telles récurrences tend à prouver que la disposition des points d’impact dépend d’un choix délibéré. Ces choix ne semblent pas être dictés exclusivement par l’existence de contraintes mécaniques (e. g. la structure osseuse) ou ergonomiques spécifiques aux éléments squelettiques. Par ailleurs, l’existence d’une variabilité inter- et intra-spécifique, observable d'après les données de la littérature laisse à penser qu’il s’agit de choix dictés en partie par un facteur culturel.
L’analyse des traces de percussion a également permis de mettre en évidence, dans certains cas, la présence de plusieurs points d’impact sur une surface réduite. L’une des hypothèses que l’on peut émettre ici serait qu’il y ait eu plusieurs tentatives pour fracturer l’os. Ces pièces posent alors la question de l’acharnement et de la maîtrise du geste et pourraient évoquer des os fracturés par des novices.La Honteyre (Le Tuzan, Gironde) Une occupation de chasseurs-collecteurs magdaléniens en contexte de désert sableux / Gourc, Laura in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016)
[article]
Titre : La Honteyre (Le Tuzan, Gironde) Une occupation de chasseurs-collecteurs magdaléniens en contexte de désert sableux Type de document : texte imprimé Auteurs : Gourc, Laura, Auteur ; Langlais, Mathieu, Auteur ; Sitzia, Luca, Auteur ; Caux, Solène, Auteur ; Belbeoc'h, Gwénolé, Auteur ; Lenoir, Michel, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 713-736 Langues : Français (fre) Catégories : Aire géographique:Europe:France:Aquitaine:Gironde
Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique supérieur:Magdalénien
Thématique:Technologie:Transformation:PierreMots-clés : Sable des Landes Tardiglaciaire Magdalénien désert pétroarchéologie technologie lithique mobilité Résumé : La partie centre-ouest du Bassin aquitain est caractérisée par une vaste couverture sableuse, aujourd’hui recouverte par la forêt des Landes de Gascogne. Cet espace correspond à un véritable erg sableux, dont la formation remonte au début du Quaternaire. Au cours du Tardiglaciaire, le Sable des Landes constitue déjà une grande unité naturelle au sein du Sud-Ouest de la France. Quel a été l’impact de ce désert sur la mobilité et les réseaux d’échanges des groupes humains vivant en Aquitaine au Magdalénien ? En l’état des données et malgré des prospections, seuls deux gisements bien caractérisés du Magdalénien supérieur sont connus dans ce contexte sableux : Tizon au sud et la Honteyre au nord. En l’état des découvertes, le Sable des Landes apparaît donc visiblement contraignant pour les groupes de chasseurs-collecteurs en relation sans doute avec une faible biomasse végétale et animale. La réévaluation du site de la Honteyre a pour objectif de mieux comprendre les stratégies techniques et économiques mises en œuvre par les chasseurs-collecteurs magdaléniens dans ce contexte de désert sableux, a priori contraignant. Ce site de plein air a livré un niveau unique relativement peu dilaté mais clairement homogène. L’étude des matières premières indique une aire d’approvisionnement résolument tournée vers le nord avec en particulier l’introduction de blocs à peine dégrossis transportés depuis la Charente (> 100 km ; i. e. « grain de mil »). Ce comportement économique prévisionnel illustre parfaitement la stratégie de planification des besoins d’un groupe venu occuper un espace dépourvu en volumes de silex suffisants pour des débitages laminaires. De plus, la présence de nucléus à lamelles en silex local (i. e. Villagrains) témoigne d’une connaissance relative de ce milieu mais soulignerait plutôt une implantation relativement courte dans ce territoire. La production lamino-lamellaire soignée a permis de fournir des supports d’outils et des armatures de chasse. Certains morphotypes permettent de préciser les liens culturels entretenus par les occupants de la Honteyre avec des gisements situés de part et d’autre du Sable des Landes. En outre, la présence de burins « bec-de-perroquet » et de pointes de Laugerie-Basse permet de tracer des relations évidentes entre la Vienne et les Pyrénées occidentales, espace intégrant désormais le Sable des Landes via ce jalon que constitue la Honteyre. De plus, une production lamellaire particulière livrant des supports naturellement pointus confirme ces liens inter-sites et appuie l’identité culturelle de ces groupes du Magdalénien supérieur récent. Ce gisement, perdu au milieu d’un erg sableux, est donc parfaitement intégré à un réseau culturel matérialisé notamment par la diffusion d’objets et de comportements techniques spécifiques. On peut alors mieux appréhender cet espace contraignant comme un lieu de passage de groupes transitant du nord au sud, comme semble l’indiquer le réseau plus large de circulation des matières premières entre ces différents gisements ouest-aquitains, lors de l’amélioration climatique du GI 1e.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 713-736[article] La Honteyre (Le Tuzan, Gironde) Une occupation de chasseurs-collecteurs magdaléniens en contexte de désert sableux [texte imprimé] / Gourc, Laura, Auteur ; Langlais, Mathieu, Auteur ; Sitzia, Luca, Auteur ; Caux, Solène, Auteur ; Belbeoc'h, Gwénolé, Auteur ; Lenoir, Michel, Auteur . - 2016 . - pp. 713-736.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 713-736
Catégories : Aire géographique:Europe:France:Aquitaine:Gironde
Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique supérieur:Magdalénien
Thématique:Technologie:Transformation:PierreMots-clés : Sable des Landes Tardiglaciaire Magdalénien désert pétroarchéologie technologie lithique mobilité Résumé : La partie centre-ouest du Bassin aquitain est caractérisée par une vaste couverture sableuse, aujourd’hui recouverte par la forêt des Landes de Gascogne. Cet espace correspond à un véritable erg sableux, dont la formation remonte au début du Quaternaire. Au cours du Tardiglaciaire, le Sable des Landes constitue déjà une grande unité naturelle au sein du Sud-Ouest de la France. Quel a été l’impact de ce désert sur la mobilité et les réseaux d’échanges des groupes humains vivant en Aquitaine au Magdalénien ? En l’état des données et malgré des prospections, seuls deux gisements bien caractérisés du Magdalénien supérieur sont connus dans ce contexte sableux : Tizon au sud et la Honteyre au nord. En l’état des découvertes, le Sable des Landes apparaît donc visiblement contraignant pour les groupes de chasseurs-collecteurs en relation sans doute avec une faible biomasse végétale et animale. La réévaluation du site de la Honteyre a pour objectif de mieux comprendre les stratégies techniques et économiques mises en œuvre par les chasseurs-collecteurs magdaléniens dans ce contexte de désert sableux, a priori contraignant. Ce site de plein air a livré un niveau unique relativement peu dilaté mais clairement homogène. L’étude des matières premières indique une aire d’approvisionnement résolument tournée vers le nord avec en particulier l’introduction de blocs à peine dégrossis transportés depuis la Charente (> 100 km ; i. e. « grain de mil »). Ce comportement économique prévisionnel illustre parfaitement la stratégie de planification des besoins d’un groupe venu occuper un espace dépourvu en volumes de silex suffisants pour des débitages laminaires. De plus, la présence de nucléus à lamelles en silex local (i. e. Villagrains) témoigne d’une connaissance relative de ce milieu mais soulignerait plutôt une implantation relativement courte dans ce territoire. La production lamino-lamellaire soignée a permis de fournir des supports d’outils et des armatures de chasse. Certains morphotypes permettent de préciser les liens culturels entretenus par les occupants de la Honteyre avec des gisements situés de part et d’autre du Sable des Landes. En outre, la présence de burins « bec-de-perroquet » et de pointes de Laugerie-Basse permet de tracer des relations évidentes entre la Vienne et les Pyrénées occidentales, espace intégrant désormais le Sable des Landes via ce jalon que constitue la Honteyre. De plus, une production lamellaire particulière livrant des supports naturellement pointus confirme ces liens inter-sites et appuie l’identité culturelle de ces groupes du Magdalénien supérieur récent. Ce gisement, perdu au milieu d’un erg sableux, est donc parfaitement intégré à un réseau culturel matérialisé notamment par la diffusion d’objets et de comportements techniques spécifiques. On peut alors mieux appréhender cet espace contraignant comme un lieu de passage de groupes transitant du nord au sud, comme semble l’indiquer le réseau plus large de circulation des matières premières entre ces différents gisements ouest-aquitains, lors de l’amélioration climatique du GI 1e. Life and death of Angoumoisin, type dolmens in west-central France Architecture and evidence of the reuse of megalithic orthostats / Ard, Vincent in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016)
[article]
Titre : Life and death of Angoumoisin, type dolmens in west-central France Architecture and evidence of the reuse of megalithic orthostats Type de document : texte imprimé Auteurs : Ard, Vincent, Auteur ; Mens, Emmanuel, Auteur ; Poncet, Didier, Auteur ; Cousseau, Florian, Auteur ; Defaix, Jérôme, Auteur ; Mathé, Vivien, Auteur ; Pillot, Lucille, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 737-764 Langues : Français (fre) Catégories : Aire géographique:Europe:France:Poitou-Charente:Charente
Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique
Thématique:Archéologie du bâti:MégalithismeMots-clés : Néolithique Ouest de la France mégalithisme tombe à couloir prospection multi-méthodes paysage réemploi de monolithes Résumé : Au Ve millénaire, le Centre-Ouest de la France voit l’apparition des dolmens de type angoumoisin : tombes à couloir à chambre quadrangulaire caractérisées par un investissement important du travail de la pierre (Burnez, 1976). À l’occasion d’un programme collectif de recherche et de valorisation (2012–2015), de nouvelles données ont été obtenues grâce à des fouilles, des prospections multi-méthodes et des analyses technologiques et architecturales.
Intégré dans un paysage profondément modifié par l’homme, les monuments mégalithiques sont le reflet d’une volonté de marquage social et territorial. Des prospections géophysiques réalisées pour la première fois sur et autour des monuments ont révélé des structures inédites qui participent à la monumentalisation du paysage tout comme les enceintes du monde des vivants.
Les fouilles des dolmens de la Petite Pérotte et de la Motte de la Jacquille (Fontenille, Charente) ont permis de préciser la nature pétrographique et l'origine géographique des monolithes et de mettre en évidence des choix architecturaux. La tradition du travail de la pierre typique des dolmens de type angoumoisin se traduit dans les techniques de transformation du calcaire. Le débitage et l’équarrissage des orthostates produit des blocs aux dimensions standardisées. La transformation de la pierre s’attache ensuite à dresser les faces visibles grâce à un travail de martelage. Ce dernier est parfois suivi d’un lissage, voire d’un début de polissage sur les blocs les plus investis. La technique du champlevé est systématiquement utilisée dans l’art pariétal et s’inscrit parfaitement dans l’exigence de cette tradition technique. En fin de chaîne opératoire, les pierres les plus ouvragées sont réservées à certaines zones du monument et font l’objet d’une véritable mise en scène. À la Motte de la Jacquille, c’est la paroi la plus lisse qui fait face à l’entrée. Cette même paroi bénéficie d’un éclairement naturel alors que le reste de la chambre reste dans la pénombre. Ces éléments d’observation vont dans le sens de la présence d’une segmentation de l’espace. Au centre du dispositif de la tombe, la chambre funéraire est constituée d’orthostates jointifs et bien dressés de façon à créer un espace parfait au détriment du couloir. Ce dernier reste beaucoup moins investi et sert finalement de « faire-valoir » à la chambre. Tout concourt à la mise en scène des parois visibles de la chambre funéraire, comme en témoigne la fabrication de la porte en pierre de la Motte de la Jacquille, exemplaire unique dans le mégalithisme européen. Ce travail dépasse de simples préoccupations esthétiques, au profit d’un authentique codage symbolique des parois.
L’une des avancées les plus significatives est la découverte de nombreux anachronismes de construction dans la chambre funéraire de la Motte de la Jacquille. Au total, dix orthostates sur les vingt que compte le monument portent des preuves ou des indices forts en faveur de la présence d’un épisode de réemploi, perceptible notamment par la présence de rainures d’emboitement inactives sur certains orthostates. Ces cas sont uniquement observés dans la chambre et dans la partie du couloir proche de cette dernière. Il est pratiquement certain que les blocs proviennent d’une autre chambre funéraire, et non du démantèlement d’un couloir, où les monolithes n’ont pas le même niveau de finition. Les bords avec rainures d’emboîtement et parois dressées sont l’apanage des chambres funéraires. Toutes ces anomalies montrent qu’une ou plusieurs chambres funéraires ont été réemployées dans la construction du monument de la Motte de la Jacquille. Un dolmen a bel et bien été recyclé dans un autre dolmen. Cet exemple est le premier cas démontré d’orthostates de chambre funéraire en réemploi dans une autre chambre funéraire. Différents scénarios peuvent être proposés pour expliquer les motivations d’un tel geste de recyclage. Un premier scénario serait le démontage d’un premier monument éloigné géographiquement de la Motte de la Jacquille. Il est fort probable que ce premier monument au moment de son démontage ne soit ni abandonné, ni vidé de son contenu. On en déduit une suite de gestes. D’abord, il est nécessaire d’enlever une partie du cairn puis la table de couverture. Cette dernière est-elle abandonnée ou elle-même recyclée ? Dans un second temps, il faut « gérer » les dépôts humains, sont-ils abandonnés ou déplacés dans une autre structure ? Ensuite, il faut dégager les orthostates sans les casser, avant de les transporter vers le nouveau lieu de construction. On constate que le mode opératoire d’un réemploi d’orthostat de chambre funéraire est beaucoup plus complexe que celui d’un menhir ou d’une stèle gravée. Le second scénario privilégie le démontage d’une chambre funéraire déjà construite à la Motte de la Jacquille et sa reconstruction selon un plan différent. Cette hypothèse s’appuie sur un cas avéré de réaménagement d’une chambre funéraire en place dans le monument E2 de la nécropole de Bougon (Mohen, 2002). À Bougon, la chambre funéraire initialement ronde a, dans un deuxième temps, été transformée en un espace quadrangulaire. Ces transformations de chambre ont d’ailleurs été possiblement plus nombreuses que ce seul cas avéré, à l’image des réaménagements de tumulus qui se chiffrent par dizaine (Joussaume, 2003). En termes de chaîne opératoire, le démontage suivi d’une reconstruction sur place implique la plupart des gestes évoqués dans le premier scénario sauf le transport, à moins d’envisager une reprise en sous œuvre. Le scénario d’une reconstruction in situ est privilégié et enfin confronté à des exemples ethnographiques.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 737-764[article] Life and death of Angoumoisin, type dolmens in west-central France Architecture and evidence of the reuse of megalithic orthostats [texte imprimé] / Ard, Vincent, Auteur ; Mens, Emmanuel, Auteur ; Poncet, Didier, Auteur ; Cousseau, Florian, Auteur ; Defaix, Jérôme, Auteur ; Mathé, Vivien, Auteur ; Pillot, Lucille, Auteur . - 2016 . - pp. 737-764.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 737-764
Catégories : Aire géographique:Europe:France:Poitou-Charente:Charente
Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique
Thématique:Archéologie du bâti:MégalithismeMots-clés : Néolithique Ouest de la France mégalithisme tombe à couloir prospection multi-méthodes paysage réemploi de monolithes Résumé : Au Ve millénaire, le Centre-Ouest de la France voit l’apparition des dolmens de type angoumoisin : tombes à couloir à chambre quadrangulaire caractérisées par un investissement important du travail de la pierre (Burnez, 1976). À l’occasion d’un programme collectif de recherche et de valorisation (2012–2015), de nouvelles données ont été obtenues grâce à des fouilles, des prospections multi-méthodes et des analyses technologiques et architecturales.
Intégré dans un paysage profondément modifié par l’homme, les monuments mégalithiques sont le reflet d’une volonté de marquage social et territorial. Des prospections géophysiques réalisées pour la première fois sur et autour des monuments ont révélé des structures inédites qui participent à la monumentalisation du paysage tout comme les enceintes du monde des vivants.
Les fouilles des dolmens de la Petite Pérotte et de la Motte de la Jacquille (Fontenille, Charente) ont permis de préciser la nature pétrographique et l'origine géographique des monolithes et de mettre en évidence des choix architecturaux. La tradition du travail de la pierre typique des dolmens de type angoumoisin se traduit dans les techniques de transformation du calcaire. Le débitage et l’équarrissage des orthostates produit des blocs aux dimensions standardisées. La transformation de la pierre s’attache ensuite à dresser les faces visibles grâce à un travail de martelage. Ce dernier est parfois suivi d’un lissage, voire d’un début de polissage sur les blocs les plus investis. La technique du champlevé est systématiquement utilisée dans l’art pariétal et s’inscrit parfaitement dans l’exigence de cette tradition technique. En fin de chaîne opératoire, les pierres les plus ouvragées sont réservées à certaines zones du monument et font l’objet d’une véritable mise en scène. À la Motte de la Jacquille, c’est la paroi la plus lisse qui fait face à l’entrée. Cette même paroi bénéficie d’un éclairement naturel alors que le reste de la chambre reste dans la pénombre. Ces éléments d’observation vont dans le sens de la présence d’une segmentation de l’espace. Au centre du dispositif de la tombe, la chambre funéraire est constituée d’orthostates jointifs et bien dressés de façon à créer un espace parfait au détriment du couloir. Ce dernier reste beaucoup moins investi et sert finalement de « faire-valoir » à la chambre. Tout concourt à la mise en scène des parois visibles de la chambre funéraire, comme en témoigne la fabrication de la porte en pierre de la Motte de la Jacquille, exemplaire unique dans le mégalithisme européen. Ce travail dépasse de simples préoccupations esthétiques, au profit d’un authentique codage symbolique des parois.
L’une des avancées les plus significatives est la découverte de nombreux anachronismes de construction dans la chambre funéraire de la Motte de la Jacquille. Au total, dix orthostates sur les vingt que compte le monument portent des preuves ou des indices forts en faveur de la présence d’un épisode de réemploi, perceptible notamment par la présence de rainures d’emboitement inactives sur certains orthostates. Ces cas sont uniquement observés dans la chambre et dans la partie du couloir proche de cette dernière. Il est pratiquement certain que les blocs proviennent d’une autre chambre funéraire, et non du démantèlement d’un couloir, où les monolithes n’ont pas le même niveau de finition. Les bords avec rainures d’emboîtement et parois dressées sont l’apanage des chambres funéraires. Toutes ces anomalies montrent qu’une ou plusieurs chambres funéraires ont été réemployées dans la construction du monument de la Motte de la Jacquille. Un dolmen a bel et bien été recyclé dans un autre dolmen. Cet exemple est le premier cas démontré d’orthostates de chambre funéraire en réemploi dans une autre chambre funéraire. Différents scénarios peuvent être proposés pour expliquer les motivations d’un tel geste de recyclage. Un premier scénario serait le démontage d’un premier monument éloigné géographiquement de la Motte de la Jacquille. Il est fort probable que ce premier monument au moment de son démontage ne soit ni abandonné, ni vidé de son contenu. On en déduit une suite de gestes. D’abord, il est nécessaire d’enlever une partie du cairn puis la table de couverture. Cette dernière est-elle abandonnée ou elle-même recyclée ? Dans un second temps, il faut « gérer » les dépôts humains, sont-ils abandonnés ou déplacés dans une autre structure ? Ensuite, il faut dégager les orthostates sans les casser, avant de les transporter vers le nouveau lieu de construction. On constate que le mode opératoire d’un réemploi d’orthostat de chambre funéraire est beaucoup plus complexe que celui d’un menhir ou d’une stèle gravée. Le second scénario privilégie le démontage d’une chambre funéraire déjà construite à la Motte de la Jacquille et sa reconstruction selon un plan différent. Cette hypothèse s’appuie sur un cas avéré de réaménagement d’une chambre funéraire en place dans le monument E2 de la nécropole de Bougon (Mohen, 2002). À Bougon, la chambre funéraire initialement ronde a, dans un deuxième temps, été transformée en un espace quadrangulaire. Ces transformations de chambre ont d’ailleurs été possiblement plus nombreuses que ce seul cas avéré, à l’image des réaménagements de tumulus qui se chiffrent par dizaine (Joussaume, 2003). En termes de chaîne opératoire, le démontage suivi d’une reconstruction sur place implique la plupart des gestes évoqués dans le premier scénario sauf le transport, à moins d’envisager une reprise en sous œuvre. Le scénario d’une reconstruction in situ est privilégié et enfin confronté à des exemples ethnographiques.Aires d'extraction et façonnage des stèles de l'âge du Fer de Cornouaille (Finistère, France) Apports de la pétrographie et de l'analyse structurale des roches / Caroff, Martial in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016)
[article]
Titre : Aires d'extraction et façonnage des stèles de l'âge du Fer de Cornouaille (Finistère, France) Apports de la pétrographie et de l'analyse structurale des roches Type de document : texte imprimé Auteurs : Caroff, Martial, Auteur ; Grall, Bertrand, Auteur ; Moysan, Marine, Auteur ; Le Gall, Bernard, Auteur ; Cherel, Anne-Françoise, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 765-784 Langues : Français (fre) Catégories : Aire géographique:Europe:France:Bretagne:Finistère
Période-Civilisation:Protohistoire:Âges du Fer
Thématique:GéologieMots-clés : âge du Fer stèle géologie granite gneiss Cornouaille Finistère Résumé : Les stèles de l’âge du Fer de Cornouaille (Finistère) montrent une très grande variété de formes et de litho-logies. Dans le cadre de l’inventaire initié par le centre départemental de l’Archéologie du conseil départemental du Finistère, l’objectif de cette étude est de préciser les contraintes que peuvent apporter la pétrographie et l’analyse structurale des roches sur l’identification des sites d’extraction des stèles de Cornouaille, ainsi que sur la compréhension des modalités de façonnage et de transport. La méthodologie est basée sur l’étude comparative, macro- et microscopique, des monuments et des principaux massifs géologiques des secteurs géographiques considérés. Ces massifs appartiennent au vieux socle hercynien armoricain, structuré vers 300 millions d’années, et constitué, dans la zone d’étude, par des roches granitiques et métamorphiques. Deux zones tests ont été sélectionnées : les secteurs du cap Sizun et de Concarneau. Notre premier résultat est de montrer que les stèles sont en général localisées dans les limites des massifs de lithologie correspondante ou à quelques kilomètres de leur bordure. Les stèles du cap Sizun se caractérisent par une plus grande homogénéité lithologique que celles de l’autre secteur, et ce jusqu’à une distance qui peut excéder de quatre kilomètres la limite du massif source (granite de la pointe du Raz). Un autre résultat original est la mise en évidence de l’utilisation de formes naturelles par les artisans de l’âge du Fer : diverses morphologies d’érosion pour les petites stèles granitiques des deux secteurs et un débit tectonique « en cigare » pour les stèles hautes gneissiques. Pour le cas très particulier des quatre monuments en gneiss de Nizon du secteur de Concarneau, deux zones d’extraction potentielles ont pu être identifiées avec une bonne précision. Concernant les modalités de transport des monuments, la présence d’une stèle inachevée au nord du cap Sizun, à plusieurs kilomètres de la bordure septentrionale du massif granitique source, indique que ce monolithe n’a vraisemblablement pas été façonné sur son lieu d’extraction, avant transport, mais plutôt près de son lieu d’érection. Il semblerait donc que les artisans du cap Sizun aient pu déplacer les blocs granitiques bruts ou simplement ébauchés plutôt que les monuments finis. Enfin, notre étude permet d’avancer l’hypothèse que deux stèles granitiques du secteur de Concarneau ont été transportées par voie maritime.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 765-784[article] Aires d'extraction et façonnage des stèles de l'âge du Fer de Cornouaille (Finistère, France) Apports de la pétrographie et de l'analyse structurale des roches [texte imprimé] / Caroff, Martial, Auteur ; Grall, Bertrand, Auteur ; Moysan, Marine, Auteur ; Le Gall, Bernard, Auteur ; Cherel, Anne-Françoise, Auteur . - 2016 . - pp. 765-784.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 765-784
Catégories : Aire géographique:Europe:France:Bretagne:Finistère
Période-Civilisation:Protohistoire:Âges du Fer
Thématique:GéologieMots-clés : âge du Fer stèle géologie granite gneiss Cornouaille Finistère Résumé : Les stèles de l’âge du Fer de Cornouaille (Finistère) montrent une très grande variété de formes et de litho-logies. Dans le cadre de l’inventaire initié par le centre départemental de l’Archéologie du conseil départemental du Finistère, l’objectif de cette étude est de préciser les contraintes que peuvent apporter la pétrographie et l’analyse structurale des roches sur l’identification des sites d’extraction des stèles de Cornouaille, ainsi que sur la compréhension des modalités de façonnage et de transport. La méthodologie est basée sur l’étude comparative, macro- et microscopique, des monuments et des principaux massifs géologiques des secteurs géographiques considérés. Ces massifs appartiennent au vieux socle hercynien armoricain, structuré vers 300 millions d’années, et constitué, dans la zone d’étude, par des roches granitiques et métamorphiques. Deux zones tests ont été sélectionnées : les secteurs du cap Sizun et de Concarneau. Notre premier résultat est de montrer que les stèles sont en général localisées dans les limites des massifs de lithologie correspondante ou à quelques kilomètres de leur bordure. Les stèles du cap Sizun se caractérisent par une plus grande homogénéité lithologique que celles de l’autre secteur, et ce jusqu’à une distance qui peut excéder de quatre kilomètres la limite du massif source (granite de la pointe du Raz). Un autre résultat original est la mise en évidence de l’utilisation de formes naturelles par les artisans de l’âge du Fer : diverses morphologies d’érosion pour les petites stèles granitiques des deux secteurs et un débit tectonique « en cigare » pour les stèles hautes gneissiques. Pour le cas très particulier des quatre monuments en gneiss de Nizon du secteur de Concarneau, deux zones d’extraction potentielles ont pu être identifiées avec une bonne précision. Concernant les modalités de transport des monuments, la présence d’une stèle inachevée au nord du cap Sizun, à plusieurs kilomètres de la bordure septentrionale du massif granitique source, indique que ce monolithe n’a vraisemblablement pas été façonné sur son lieu d’extraction, avant transport, mais plutôt près de son lieu d’érection. Il semblerait donc que les artisans du cap Sizun aient pu déplacer les blocs granitiques bruts ou simplement ébauchés plutôt que les monuments finis. Enfin, notre étude permet d’avancer l’hypothèse que deux stèles granitiques du secteur de Concarneau ont été transportées par voie maritime. Étude archéométallurgique de parures hallstattiennes en alliage cuivreux du Rhin supérieur / Tremblay Cormier, Laurie in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016)
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Titre : Étude archéométallurgique de parures hallstattiennes en alliage cuivreux du Rhin supérieur Type de document : texte imprimé Auteurs : Tremblay Cormier, Laurie, Auteur ; Mille, Benoît, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 785-808 Langues : Français (fre) Catégories : Période-Civilisation:Protohistoire:Âges du Fer:Hallstatt
Thématique:Technologie:Transformation:Métallurgie:CuproalliagesMots-clés : Premier âge du Fer parure annulaire archéométallurgie alliages cuivreux plomb composition élémentaire Résumé : La vallée du Rhin supérieur se distingue, au premier âge du Fer, par une production métallique caractéristique ; la présente étude a pour objectif d’en approfondir la définition, en complétant l’analyse des formes par celle des traditions métallurgiques. Elle vise également à combler un déficit de la recherche sur les alliages cuivreux, où l’âge du Fer est encore faiblement représenté.
Un corpus de parures de types régionaux a été sélectionné (bracelets de type Bade-Alsace, parures annulaires massives de section circulaire, fermées et lisses), couvrant une large période allant du Ha C2 au Ha D3, soit du viie au milieu du ve siècle avant notre ère. Le protocole est basé sur l’étude macroscopique des parures et l’analyse de leur composition élémentaire, avec pour objectif d’établir différents types de composition chimique et d’en proposer une interprétation archéologique. Les analyses ont été réalisées au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) à l’aide de la méthode PIXE, principalement sur des prélèvements faits dans les parties saines des parures. Les résultats montrent de nettes différences de composition chimique selon la typologie ; les bracelets de type Bade-Alsace sont ainsi réalisés suivant la recette classique du bronze à l’étain et montrent une variation du spectre d’impuretés qui dépend principalement de la forme du bracelet (variantes A1, B1 et B2). À l’inverse, de nombreuses parures fermées lisses possèdent un taux élevé de plomb, allant jusqu’à 36 %. Ce phénomène pose la question des raisons qui motivent cette forte présence du plomb dans l’alliage ; un rôle plus économique que technique peut être invoqué, avec une volonté d’augmenter la masse globale de métal par l’adjonction de plomb au bronze recyclé. La pratique des bronzes au plomb trouverait ici pour explication l’appauvrissement des stocks de matière première, et traduirait ainsi des changements profonds dans les dynamiques économiques, touchant plus particulièrement aux ressources disponibles.
L’analyse est complétée par la recherche des compositions jumelles, qui correspondent à des objets présentant une composition chimique identique. La mise en évidence de jumeaux de lingot et de creuset permet de proposer l’existence de liens d’ordre technologique entre certaines pièces, qui appartiennent parfois à des ensembles ou à des sites différents. Leur distribution dans l’ensemble du Rhin supérieur, autant sur ses deux rives que dans ses parties nord et sud, atteste l’existence d’un réseau de relations soutenues entre les artisans et la population. L’homogénéité des traditions métallurgiques va ainsi de pair avec celle de la typologie, ajoutant à la cohésion déjà forte de la culture matérielle du Rhin supérieur.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 785-808[article] Étude archéométallurgique de parures hallstattiennes en alliage cuivreux du Rhin supérieur [texte imprimé] / Tremblay Cormier, Laurie, Auteur ; Mille, Benoît, Auteur . - 2016 . - pp. 785-808.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°4 (Octobre-Décembre 2016) . - pp. 785-808
Catégories : Période-Civilisation:Protohistoire:Âges du Fer:Hallstatt
Thématique:Technologie:Transformation:Métallurgie:CuproalliagesMots-clés : Premier âge du Fer parure annulaire archéométallurgie alliages cuivreux plomb composition élémentaire Résumé : La vallée du Rhin supérieur se distingue, au premier âge du Fer, par une production métallique caractéristique ; la présente étude a pour objectif d’en approfondir la définition, en complétant l’analyse des formes par celle des traditions métallurgiques. Elle vise également à combler un déficit de la recherche sur les alliages cuivreux, où l’âge du Fer est encore faiblement représenté.
Un corpus de parures de types régionaux a été sélectionné (bracelets de type Bade-Alsace, parures annulaires massives de section circulaire, fermées et lisses), couvrant une large période allant du Ha C2 au Ha D3, soit du viie au milieu du ve siècle avant notre ère. Le protocole est basé sur l’étude macroscopique des parures et l’analyse de leur composition élémentaire, avec pour objectif d’établir différents types de composition chimique et d’en proposer une interprétation archéologique. Les analyses ont été réalisées au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) à l’aide de la méthode PIXE, principalement sur des prélèvements faits dans les parties saines des parures. Les résultats montrent de nettes différences de composition chimique selon la typologie ; les bracelets de type Bade-Alsace sont ainsi réalisés suivant la recette classique du bronze à l’étain et montrent une variation du spectre d’impuretés qui dépend principalement de la forme du bracelet (variantes A1, B1 et B2). À l’inverse, de nombreuses parures fermées lisses possèdent un taux élevé de plomb, allant jusqu’à 36 %. Ce phénomène pose la question des raisons qui motivent cette forte présence du plomb dans l’alliage ; un rôle plus économique que technique peut être invoqué, avec une volonté d’augmenter la masse globale de métal par l’adjonction de plomb au bronze recyclé. La pratique des bronzes au plomb trouverait ici pour explication l’appauvrissement des stocks de matière première, et traduirait ainsi des changements profonds dans les dynamiques économiques, touchant plus particulièrement aux ressources disponibles.
L’analyse est complétée par la recherche des compositions jumelles, qui correspondent à des objets présentant une composition chimique identique. La mise en évidence de jumeaux de lingot et de creuset permet de proposer l’existence de liens d’ordre technologique entre certaines pièces, qui appartiennent parfois à des ensembles ou à des sites différents. Leur distribution dans l’ensemble du Rhin supérieur, autant sur ses deux rives que dans ses parties nord et sud, atteste l’existence d’un réseau de relations soutenues entre les artisans et la population. L’homogénéité des traditions métallurgiques va ainsi de pair avec celle de la typologie, ajoutant à la cohésion déjà forte de la culture matérielle du Rhin supérieur.