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Bulletin de la Société Préhistorique Française . T. 113 n°2Paru le : 01/04/2016 |
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T. 113 n°2 - Avril-Juin 2016 [texte imprimé] . - 2016 . - 1 vol. (205 p.) : couv. ill. en coul. ; 30 cm. 25€ Langues : Français (fre) |
Exemplaires (2)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|---|
1706 | BSPF 113:2 | Périodique | Bibliothèque | Périodiques | Exclu du prêt |
4733 | DBL 037 | Périodique | Réserve doubles | Doubles | Exclu du prêt |
Dépouillements
Ajouter le résultat dans votre panierLa technologie lithique, de part et d'autre de l'Atlantique / Perlès, Catherine in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016)
[article]
Titre : La technologie lithique, de part et d'autre de l'Atlantique Type de document : texte imprimé Auteurs : Perlès, Catherine, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 221-240 Langues : Français (fre) Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire
Thématique:Technologie:Transformation:PierreMots-clés : technologie lithique France recherche anglo-saxonne USA Résumé : Les controverses entre François Bordes et Lewis Binford sur l’interprétation des différents facies du Moustérien ont été un élément déterminant du développement de la technologie lithique, aussi bien en France qu’aux USA. Dans les deux pays, la variabilité des industries constituait le problème central. Mais, dès l’origine, les voies empruntées ont divergé et trente ou quarante ans plus tard, le fossé n’est pas comblé. Dans la lignée de la « New Archaeology », la diversité des industries fut appréhendée en Amérique du Nord dans les années 1970-1980 par la recherche de théories explicatives « de rang moyen », élaborées à partir de référentiels ethnographiques. Celles-ci mettaient en jeu à la fois des contraintes (matières premières, mobilité, etc.) et des notions d’optimisation dérivée de la « Optimal Foraging Theory ». Les facteurs de variabilité alors proposés, souvent appuyés sur des données quantitatives, sont transculturels et le plus souvent liés aux conditions environnementales.
Dans les mêmes années, les chercheurs français s’attachaient au contraire à développer des outils analytiques permettant de saisir toute la variabilité des industries, de leur conception à leur production. La distinction entre « technique » et « méthode », et l’actualisation d’un projet au travers du concept de « chaîne opératoire », conduisent de façon logique à mettre en exergue « l’intention » de l’artisan et à rechercher ses objectifs techniques, dans une approche fondamentalement qualitative. L’intentionnalité, concernant des groupes et non plus des individus, se retrouve par la suite dans l’élaboration de concepts fondés sur la notion de stratégie : stratégie de débitage, économie des matières premières.
C’est là sans doute, au début des années 1990, le premier rendez-vous manqué entre technologie lithique française et nord-américaine. Rejetant le déterminisme écologique primaire des premiers modèles interprétatifs, plusieurs courants nord-américains (« Behavioral Chain », « Design Theory », « Organization of Technology ») postulent que les choix techniques sont des compromis entre objectifs et contraintes, rejoignant les approches « cognitives » développées parallèlement en France. Ces courants seront en fait peu suivis, tandis que, dans les mêmes années, plusieurs concepts émergent simultanément de part et d’autre de l’Atlantique : connaissances et savoir-faire, transmission et apprentissage, variabilité individuelle. Mais, là -encore, la rencontre sera éphémère. Les chercheurs français valideront une perspective essentiellement culturaliste en s’appuyant sur la transmission des techniques, tout en donnant un formidable essor aux approches techno-économiques et techno-sociales par l'inscription de la chaîne opératoire de production dans l’espace. Mais ces approches très fructueuses ne se réfèrent pas à une théorie explicite et n’ont pas de nom, pas d’étiquette. Ce qui explique sans doute une des raisons de leur échec dans les pays anglo-saxons. Car celles qui s’y développent, à partir des mêmes notions qu’en France, sont clairement labellisées : la « Behavioral Archaeology » s’appuie sur la transmission intergénérationnelle des connaissances, sur la « behavioral chain » (concept plus large que la chaîne opératoire) et sur la notion de stratégie (« design »). La « Practice Theory and Social Agency » s’appuie, quant à elle, sur des concepts forgés par des sociologues français (Bourdieu, Lemonnier) et sur les données de fouilles françaises (Pincevent, Verberie, Étiolles) pour tenter de démontrer que l’on peut effectivement individualiser des « agents » et leur « agentivité ». Le concept de transmission est également central dans les différents courants récents d’archéologie évolutionniste, qu’il s’agisse de la « Dual Inheritance Theory » fondée sur la théorie Darwinienne, de la « Human Behavioral Ecology » ou du courant « Organization of Technology ». Si ces deux derniers courants sont beaucoup plus proches de la sensibilité et des préoccupations françaises, ils s’en distinguent par le souci de validation des propositions, par des approches quantifiées et par l’importance de la notion d’optimisation.
En conclusion, le manque de références théoriques explicites dans les approches françaises apparaît rédhibitoire pour nos collègues anglo-saxons. Mais le manque de dialogue repose plus encore sur les méthodes et les objectifs. Dans les pays anglo-saxons, la recherche de modèles interprétatifs vise toujours, in fine, à faire émerger des régularités trans-culturelles, appuyées, dans toute la mesure du possible, sur des modèles formalisés, de préférence quantifiés. En France au contraire, où les diagnoses sont plus qualitatives, les recherches ont longtemps eu comme visée essentielle de montrer la singularité de chaque trajectoire (pré)historique, en se défiant de tout déterminisme simple. La dichotomie d’origine entre interprétations fonctionnelles et culturelles, entre approche hypothético-déductive et approche inductive, reste une structure pérenne que sous-tendent, encore aujourd’hui, de véritables traditions scientifiques divergentes.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 221-240[article] La technologie lithique, de part et d'autre de l'Atlantique [texte imprimé] / Perlès, Catherine, Auteur . - 2016 . - pp. 221-240.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 221-240
Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire
Thématique:Technologie:Transformation:PierreMots-clés : technologie lithique France recherche anglo-saxonne USA Résumé : Les controverses entre François Bordes et Lewis Binford sur l’interprétation des différents facies du Moustérien ont été un élément déterminant du développement de la technologie lithique, aussi bien en France qu’aux USA. Dans les deux pays, la variabilité des industries constituait le problème central. Mais, dès l’origine, les voies empruntées ont divergé et trente ou quarante ans plus tard, le fossé n’est pas comblé. Dans la lignée de la « New Archaeology », la diversité des industries fut appréhendée en Amérique du Nord dans les années 1970-1980 par la recherche de théories explicatives « de rang moyen », élaborées à partir de référentiels ethnographiques. Celles-ci mettaient en jeu à la fois des contraintes (matières premières, mobilité, etc.) et des notions d’optimisation dérivée de la « Optimal Foraging Theory ». Les facteurs de variabilité alors proposés, souvent appuyés sur des données quantitatives, sont transculturels et le plus souvent liés aux conditions environnementales.
Dans les mêmes années, les chercheurs français s’attachaient au contraire à développer des outils analytiques permettant de saisir toute la variabilité des industries, de leur conception à leur production. La distinction entre « technique » et « méthode », et l’actualisation d’un projet au travers du concept de « chaîne opératoire », conduisent de façon logique à mettre en exergue « l’intention » de l’artisan et à rechercher ses objectifs techniques, dans une approche fondamentalement qualitative. L’intentionnalité, concernant des groupes et non plus des individus, se retrouve par la suite dans l’élaboration de concepts fondés sur la notion de stratégie : stratégie de débitage, économie des matières premières.
C’est là sans doute, au début des années 1990, le premier rendez-vous manqué entre technologie lithique française et nord-américaine. Rejetant le déterminisme écologique primaire des premiers modèles interprétatifs, plusieurs courants nord-américains (« Behavioral Chain », « Design Theory », « Organization of Technology ») postulent que les choix techniques sont des compromis entre objectifs et contraintes, rejoignant les approches « cognitives » développées parallèlement en France. Ces courants seront en fait peu suivis, tandis que, dans les mêmes années, plusieurs concepts émergent simultanément de part et d’autre de l’Atlantique : connaissances et savoir-faire, transmission et apprentissage, variabilité individuelle. Mais, là -encore, la rencontre sera éphémère. Les chercheurs français valideront une perspective essentiellement culturaliste en s’appuyant sur la transmission des techniques, tout en donnant un formidable essor aux approches techno-économiques et techno-sociales par l'inscription de la chaîne opératoire de production dans l’espace. Mais ces approches très fructueuses ne se réfèrent pas à une théorie explicite et n’ont pas de nom, pas d’étiquette. Ce qui explique sans doute une des raisons de leur échec dans les pays anglo-saxons. Car celles qui s’y développent, à partir des mêmes notions qu’en France, sont clairement labellisées : la « Behavioral Archaeology » s’appuie sur la transmission intergénérationnelle des connaissances, sur la « behavioral chain » (concept plus large que la chaîne opératoire) et sur la notion de stratégie (« design »). La « Practice Theory and Social Agency » s’appuie, quant à elle, sur des concepts forgés par des sociologues français (Bourdieu, Lemonnier) et sur les données de fouilles françaises (Pincevent, Verberie, Étiolles) pour tenter de démontrer que l’on peut effectivement individualiser des « agents » et leur « agentivité ». Le concept de transmission est également central dans les différents courants récents d’archéologie évolutionniste, qu’il s’agisse de la « Dual Inheritance Theory » fondée sur la théorie Darwinienne, de la « Human Behavioral Ecology » ou du courant « Organization of Technology ». Si ces deux derniers courants sont beaucoup plus proches de la sensibilité et des préoccupations françaises, ils s’en distinguent par le souci de validation des propositions, par des approches quantifiées et par l’importance de la notion d’optimisation.
En conclusion, le manque de références théoriques explicites dans les approches françaises apparaît rédhibitoire pour nos collègues anglo-saxons. Mais le manque de dialogue repose plus encore sur les méthodes et les objectifs. Dans les pays anglo-saxons, la recherche de modèles interprétatifs vise toujours, in fine, à faire émerger des régularités trans-culturelles, appuyées, dans toute la mesure du possible, sur des modèles formalisés, de préférence quantifiés. En France au contraire, où les diagnoses sont plus qualitatives, les recherches ont longtemps eu comme visée essentielle de montrer la singularité de chaque trajectoire (pré)historique, en se défiant de tout déterminisme simple. La dichotomie d’origine entre interprétations fonctionnelles et culturelles, entre approche hypothético-déductive et approche inductive, reste une structure pérenne que sous-tendent, encore aujourd’hui, de véritables traditions scientifiques divergentes.Une unité de façade Évolution des systèmes techniques épigravettiens entre l'Allerød et le Dryas récent au sud des Alpes / Tomasso, Antonin in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016)
[article]
Titre : Une unité de façade Évolution des systèmes techniques épigravettiens entre l'Allerød et le Dryas récent au sud des Alpes Type de document : texte imprimé Auteurs : Tomasso, Antonin, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 241-264 Langues : Français (fre) Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique supérieur
Thématique:Technologie:Transformation:PierreMots-clés : Épigravettien Italie technologie lithique innovations Résumé : L’Épigravettien est une entité chronoculturelle définie au cours des années 1960 par G. Laplace (1964) pour décrire les industries lithiques post-gravettiennes en Italie. Alors que l’approche typologique, et particulièrement la typologie analytique, ont longtemps dominé la recherche dans cette aire géographique, la technologie lithique s’est progressivement développée, conduisant à un renouvellement conséquent des données disponibles. Différents travaux ont notamment permis d’identifier des éléments de variabilité diachroniques qui brisent l’image dominante d’une entité homogène, continuatrice des traditions techniques gravettiennes. Pourtant, ces données restent essentiellement mobilisées dans des études d’ampleur régionale et sont encore peu visibles à une échelle plus large. La vision générale de cette longue période chronologique (plus de 10 000 ans) reste dominée par une impression de monotonie temporelle et de forte variabilité géographique. La raison de ce décalage est en (grande) partie à rechercher dans la faiblesse flagrante d’un modèle chronostratigraphique qui a peu évolué depuis les années 1960. La difficulté à sérier dans le temps les différentes collections archéologiques, l’impression tenace d’une diversité géographique très forte et un flou terminologique remarquable contribuent à restreindre l’échelle des réflexions actuelles. Cet article cherche à dépasser cet état de fait en proposant une description détaillée des changements techniques identifiés dans le Nord de l’Italie autour du passage Allerød-Dryas récent. Il s’appuie sur des résultats obtenus par différentes études depuis plus d’une dizaine d’années et cherche, en les formalisant, à en tirer les conséquences en termes de sériation chronologique. L’étude de trois collections lithiques (couche 1 de la grotte des Enfants, couche A de riparo Mochi et couche 5 d’Isola Santa) constitue le cœur de cet article et les résultats de ces analyses et de la comparaison effectuée entre les trois assemblages sont confrontés à des travaux antérieurs portant sur des séries du Sud-Est de la France, de Toscane et d’Italie nord-orientale. Ce travail permet d’identifier des ensembles de sites qui se distribuent chronologiquement (en amont et autour de la transition Allerød-Dryas récent). Entre les deux groupes d’assemblages, les différences observées sont identifiables à différents niveaux des systèmes de production lithiques : stratégies d’approvisionnement, schémas opératoires de débitage et hiérarchisation des objectifs, techniques de retouche, économie des débitages… Par conséquent, nous proposons la définition, au sein de la séquence épigravettienne, de deux étapes chronologiques qui viennent compléter un modèle en cours d’élaboration, fondé sur la proposition de C. Montoya (2004) pour l’Épigravettien récent. L’enjeu de ce travail est de proposer une sériation renouvelée de l’Épigravettien afin de disposer d’un cadre de compréhension plus efficient pour l’analyse des données qui s’accumulent dans différents domaines d’étude. Il s’agit d’atteindre un niveau de compréhension comparable à celui qui existe pour des contextes contemporains afin de pouvoir intégrer l’Épigravettien dans les réflexions d’ordre global visant à comprendre le Paléolithique supérieur récent à l’échelle de l’Europe des régions voisines.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 241-264[article] Une unité de façade Évolution des systèmes techniques épigravettiens entre l'Allerød et le Dryas récent au sud des Alpes [texte imprimé] / Tomasso, Antonin, Auteur . - 2016 . - pp. 241-264.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 241-264
Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire:Paléolithique:Paléolithique supérieur
Thématique:Technologie:Transformation:PierreMots-clés : Épigravettien Italie technologie lithique innovations Résumé : L’Épigravettien est une entité chronoculturelle définie au cours des années 1960 par G. Laplace (1964) pour décrire les industries lithiques post-gravettiennes en Italie. Alors que l’approche typologique, et particulièrement la typologie analytique, ont longtemps dominé la recherche dans cette aire géographique, la technologie lithique s’est progressivement développée, conduisant à un renouvellement conséquent des données disponibles. Différents travaux ont notamment permis d’identifier des éléments de variabilité diachroniques qui brisent l’image dominante d’une entité homogène, continuatrice des traditions techniques gravettiennes. Pourtant, ces données restent essentiellement mobilisées dans des études d’ampleur régionale et sont encore peu visibles à une échelle plus large. La vision générale de cette longue période chronologique (plus de 10 000 ans) reste dominée par une impression de monotonie temporelle et de forte variabilité géographique. La raison de ce décalage est en (grande) partie à rechercher dans la faiblesse flagrante d’un modèle chronostratigraphique qui a peu évolué depuis les années 1960. La difficulté à sérier dans le temps les différentes collections archéologiques, l’impression tenace d’une diversité géographique très forte et un flou terminologique remarquable contribuent à restreindre l’échelle des réflexions actuelles. Cet article cherche à dépasser cet état de fait en proposant une description détaillée des changements techniques identifiés dans le Nord de l’Italie autour du passage Allerød-Dryas récent. Il s’appuie sur des résultats obtenus par différentes études depuis plus d’une dizaine d’années et cherche, en les formalisant, à en tirer les conséquences en termes de sériation chronologique. L’étude de trois collections lithiques (couche 1 de la grotte des Enfants, couche A de riparo Mochi et couche 5 d’Isola Santa) constitue le cœur de cet article et les résultats de ces analyses et de la comparaison effectuée entre les trois assemblages sont confrontés à des travaux antérieurs portant sur des séries du Sud-Est de la France, de Toscane et d’Italie nord-orientale. Ce travail permet d’identifier des ensembles de sites qui se distribuent chronologiquement (en amont et autour de la transition Allerød-Dryas récent). Entre les deux groupes d’assemblages, les différences observées sont identifiables à différents niveaux des systèmes de production lithiques : stratégies d’approvisionnement, schémas opératoires de débitage et hiérarchisation des objectifs, techniques de retouche, économie des débitages… Par conséquent, nous proposons la définition, au sein de la séquence épigravettienne, de deux étapes chronologiques qui viennent compléter un modèle en cours d’élaboration, fondé sur la proposition de C. Montoya (2004) pour l’Épigravettien récent. L’enjeu de ce travail est de proposer une sériation renouvelée de l’Épigravettien afin de disposer d’un cadre de compréhension plus efficient pour l’analyse des données qui s’accumulent dans différents domaines d’étude. Il s’agit d’atteindre un niveau de compréhension comparable à celui qui existe pour des contextes contemporains afin de pouvoir intégrer l’Épigravettien dans les réflexions d’ordre global visant à comprendre le Paléolithique supérieur récent à l’échelle de l’Europe des régions voisines. La nécropole néolithique de la Feixa des Moro (Juberri, Andorre) : examen et nouvelles données / Remolins, Gerard in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016)
[article]
Titre : La nécropole néolithique de la Feixa des Moro (Juberri, Andorre) : examen et nouvelles données Type de document : texte imprimé Auteurs : Remolins, Gerard, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 265-290 Langues : Français (fre) Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique:Néolithique final
Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique:Néolithique moyen
Thématique:Archéologie funéraireMots-clés : Pyrénées haute montagne Néolithique ancien-moyen Andorre Sepulcros de fosa analyse de mobilier funéraire Résumé : Au début des années 1980, sur un versant des vallées andorranes, un ensemble d’interventions archéologiques réalisées par l’ancien « Servei d’Investigacions Arqueológiques del Patrimoni ArtÃstic Nacional d’Andorra » permit de documenter le site de la Feixa del Moro. En contrebas de terrasses abandonnées, dans une zone de haute montagne, plusieurs structures d’habitat et d’inhumation furent découvertes, situées chronologiquement entre le Néolithique ancien et le Néolithique moyen (milieu du Ve-début du IVe millénaire cal. BC). La singularité de la Feixa del Moro ne résidait pas uniquement dans son emplacement, ni dans la diversité typologique de ses constructions, mais aussi dans l’excellent état de conservation de ses vestiges et particulièrement de ses sépultures, faisant de cet ensemble un des sites archéo-logiques de référence du Néolithique des Pyrénées en particulier, et de la Méditerranée occidentale en général.
Encore aujourd’hui, les sites présentant des ensembles clos avec un tel degré de conservation de leurs structures sont rares. Il est insolite que dans une zone aussi réduite soient concentrés des structures sépulcrales, des foyers, des silos, etc. qui apparemment coexistent dans une même unité stratigraphique.
C’est un site ayant peu de parallèles, et pas seulement dans la zone andorrane, mais également dans toutes les Pyrénées. En effet, en trois décennies fut découverte uniquement une autre sépulture de cette époque à Segudet (Andorre), et seuls quelques sites néolithiques ont été documentés à des altitudes élevées. Bien que les sépultures en ciste soient courantes dans le Nord-Est de la péninsule Ibérique et dans le Sud de la France, aucune n’a été découverte en contexte de haute montagne comme c’est le cas à la Feixa del Moro.
L’intervention minutieuse réalisée entre 1983 et 1985 permit d’obtenir un instantané d’une communauté de la culture des « Sepulcros de fosa », établie en plein cœur des Pyrénées, et prouva l’occupation complexe des territoires de montagne à cette période. Il faut ajouter à cela le pari réalisé par le directeur de l’intervention qui encouragea de nombreuses analyses, ce qui fit de la Feixa del Moro un site de référence pour la recherche, et ce encore aujourd’hui.
Trente ans plus tard, les avancées techniques et méthodologiques ont entraîné la révision des anciennes interventions et la réalisation de nouvelles analyses permettant de rouvrir certains débats et en définitive de progresser sur les connaissances du passé. À cet égard, depuis 2011 et dans le cadre du projet « Aproximación a las primeras comunidades neolÃticas del NE peninsular a través de sus prácticas funerarias » (HAR2011-23149), financé par le ministère espagnol de l’Économie et de la Compétitivité, une équipe de recherche pluridisciplinaire a repris l’étude de nombreux contextes sépulcraux du Néolithique du Nord-Est de la péninsule ibérique, parmi lesquels celui de la Feixa del Moro. Dans ce cas précis, nous avons décidé de reprendre les études, de revoir les mobiliers funéraires et de mener de nouvelles analyses biochimiques et de datations sur les restes humains issus des trois sépultures en ciste de la Feixa del Moro, dans l’objectif de mieux connaître les premières communautés d’agriculteurs et d’éleveurs qui peuplèrent les Pyrénées.
Depuis l’ultime intervention sur le terrain aux débuts des années 1990 jusqu’à l’étude actuelle, de nombreuses données ont été perdues. Par conséquent, ces trente dernières années ont été marquées par des confusions et des contradictions continuelles qui se perpétuèrent dans de nombreuses publications et études réalisées a posteriori par d’autres chercheurs. Cet ensemble combiné de circonstances malchanceuses et malheureuses a très probablement eu des répercussions sur les interprétations qui ont pu être faites. Pour cette raison, le présent projet ne se contente pas de réaliser de nouvelles analyses, mais a aussi pour objectif de revoir toute l’information écrite et graphique conservée, tout comme l’état du matériel déposé.
Le travail que nous présentons ici rassemble toutes les données disponibles sur la Feixa del Moro jusqu’à aujourd’hui, expose les confusions détectées dans les sources, actualise les registres archéologiques obtenus dans les années 1980 et présente les résultats des nouvelles analyses effectuées. Grâce à cette démarche nous souhaitons que ce site continue d’être une référence pour le Néolithique dans les Pyrénées et la Méditerranée occidentale. Nous souhaitons également attirer l’attention d’autres chercheurs afin qu’ils continuent d’analyser et d’apporter de nouveaux éléments et de nouvelles approches pour mieux comprendre les sociétés néolithiques.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 265-290[article] La nécropole néolithique de la Feixa des Moro (Juberri, Andorre) : examen et nouvelles données [texte imprimé] / Remolins, Gerard, Auteur . - 2016 . - pp. 265-290.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 265-290
Catégories : Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique:Néolithique final
Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique:Néolithique moyen
Thématique:Archéologie funéraireMots-clés : Pyrénées haute montagne Néolithique ancien-moyen Andorre Sepulcros de fosa analyse de mobilier funéraire Résumé : Au début des années 1980, sur un versant des vallées andorranes, un ensemble d’interventions archéologiques réalisées par l’ancien « Servei d’Investigacions Arqueológiques del Patrimoni ArtÃstic Nacional d’Andorra » permit de documenter le site de la Feixa del Moro. En contrebas de terrasses abandonnées, dans une zone de haute montagne, plusieurs structures d’habitat et d’inhumation furent découvertes, situées chronologiquement entre le Néolithique ancien et le Néolithique moyen (milieu du Ve-début du IVe millénaire cal. BC). La singularité de la Feixa del Moro ne résidait pas uniquement dans son emplacement, ni dans la diversité typologique de ses constructions, mais aussi dans l’excellent état de conservation de ses vestiges et particulièrement de ses sépultures, faisant de cet ensemble un des sites archéo-logiques de référence du Néolithique des Pyrénées en particulier, et de la Méditerranée occidentale en général.
Encore aujourd’hui, les sites présentant des ensembles clos avec un tel degré de conservation de leurs structures sont rares. Il est insolite que dans une zone aussi réduite soient concentrés des structures sépulcrales, des foyers, des silos, etc. qui apparemment coexistent dans une même unité stratigraphique.
C’est un site ayant peu de parallèles, et pas seulement dans la zone andorrane, mais également dans toutes les Pyrénées. En effet, en trois décennies fut découverte uniquement une autre sépulture de cette époque à Segudet (Andorre), et seuls quelques sites néolithiques ont été documentés à des altitudes élevées. Bien que les sépultures en ciste soient courantes dans le Nord-Est de la péninsule Ibérique et dans le Sud de la France, aucune n’a été découverte en contexte de haute montagne comme c’est le cas à la Feixa del Moro.
L’intervention minutieuse réalisée entre 1983 et 1985 permit d’obtenir un instantané d’une communauté de la culture des « Sepulcros de fosa », établie en plein cœur des Pyrénées, et prouva l’occupation complexe des territoires de montagne à cette période. Il faut ajouter à cela le pari réalisé par le directeur de l’intervention qui encouragea de nombreuses analyses, ce qui fit de la Feixa del Moro un site de référence pour la recherche, et ce encore aujourd’hui.
Trente ans plus tard, les avancées techniques et méthodologiques ont entraîné la révision des anciennes interventions et la réalisation de nouvelles analyses permettant de rouvrir certains débats et en définitive de progresser sur les connaissances du passé. À cet égard, depuis 2011 et dans le cadre du projet « Aproximación a las primeras comunidades neolÃticas del NE peninsular a través de sus prácticas funerarias » (HAR2011-23149), financé par le ministère espagnol de l’Économie et de la Compétitivité, une équipe de recherche pluridisciplinaire a repris l’étude de nombreux contextes sépulcraux du Néolithique du Nord-Est de la péninsule ibérique, parmi lesquels celui de la Feixa del Moro. Dans ce cas précis, nous avons décidé de reprendre les études, de revoir les mobiliers funéraires et de mener de nouvelles analyses biochimiques et de datations sur les restes humains issus des trois sépultures en ciste de la Feixa del Moro, dans l’objectif de mieux connaître les premières communautés d’agriculteurs et d’éleveurs qui peuplèrent les Pyrénées.
Depuis l’ultime intervention sur le terrain aux débuts des années 1990 jusqu’à l’étude actuelle, de nombreuses données ont été perdues. Par conséquent, ces trente dernières années ont été marquées par des confusions et des contradictions continuelles qui se perpétuèrent dans de nombreuses publications et études réalisées a posteriori par d’autres chercheurs. Cet ensemble combiné de circonstances malchanceuses et malheureuses a très probablement eu des répercussions sur les interprétations qui ont pu être faites. Pour cette raison, le présent projet ne se contente pas de réaliser de nouvelles analyses, mais a aussi pour objectif de revoir toute l’information écrite et graphique conservée, tout comme l’état du matériel déposé.
Le travail que nous présentons ici rassemble toutes les données disponibles sur la Feixa del Moro jusqu’à aujourd’hui, expose les confusions détectées dans les sources, actualise les registres archéologiques obtenus dans les années 1980 et présente les résultats des nouvelles analyses effectuées. Grâce à cette démarche nous souhaitons que ce site continue d’être une référence pour le Néolithique dans les Pyrénées et la Méditerranée occidentale. Nous souhaitons également attirer l’attention d’autres chercheurs afin qu’ils continuent d’analyser et d’apporter de nouveaux éléments et de nouvelles approches pour mieux comprendre les sociétés néolithiques.L'apport du site d'habitat de Conty "ZAC Dunant" (Somme) à la connaissance de la culture de Cerny / Françoise Bostyn in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016)
[article]
Titre : L'apport du site d'habitat de Conty "ZAC Dunant" (Somme) à la connaissance de la culture de Cerny Type de document : texte imprimé Auteurs : Françoise Bostyn, Auteur ; Lamys Hachem, Auteur ; Joseph, Frédéric, Auteur ; Hamon, Caroline, Auteur ; Maigrot, Yolaine, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 291-332 Langues : Français (fre) Catégories : Aire géographique:Europe:France:Picardie:Somme
Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique:Néolithique ancien
Thématique:Archéologie du bâti:Architecture civileMots-clés : habitat bâtiments circulaires Cerny céramique industrie lithique faune industrie osseuse Somme Résumé : Le site de Conty localisé en fond de la petite vallée secondaire de la Selle, affluent de la Somme, a livré sur une surface de 2 540 m2 des structures d’habitat dont certaines sont riches en mobilier de nature diverse. Les caractéristiques technologiques et typologiques du mobilier céramique l’inscrivent clairement dans la phase récente de la culture de Cerny. Malgré un nombre de vases restreint, il constitue pour toute la partie nord-ouest du Bassin parisien un ensemble de référence. La confrontation avec les séries proches de la vallée de l’Oise, montre des différences qui peuvent être interprétées comme des marqueurs culturels. L’hypothèse de C. Constantin et W.-J. Kuijper d’un transfert technique sud-ouest - nord-ouest, en empruntant le bassin de la Somme et paraissant éviter la moyenne vallée de l’Oise semble se confirmer. Au sein de l’industrie lithique, les principales caractéristiques typotechnologiques s’intègrent parfaitement aux assemblages du Bassin parisien. Cependant, la série de Conty s’individualise par une production laminaire soignée par percussion indirecte, dont les éléments de comparaison se trouvent sur le site de Juvincourt-et-Damarie (Aisne) et sur les sites de Basse-Normandie. Par son industrie en silex, le site de Conty se rattacherait à ceux de la vallée de l’Aisne, et attesterait d’une persistance de la production laminaire jusqu’à la fin du Cerny dans ces régions, peut-être plus marquées par les impacts de la tradition Post-Rössen, contrairement à la Basse-Normandie, où la tradition laminaire bien marquée au début du Cerny et héritée du Néolithique ancien, semble se diluer au fil du temps. L’assemblage faunique montre une faible exploitation des Caprinés, une exploitation plus accentuée des Suinés, mais pas de recentrage des activités pastorales sur des bovins. Ces observations confirment la variabilité des séries d’un site à l’autre et la difficulté d’interpréter les traditions de l’exploitation d’une ressource à l’échelle d’une culture. L’hypothèse d’une augmentation de la chasse entre le Néolithique ancien et le Néolithique moyen est de nouveau remise en cause à l’aune des informations apportées par la série de Conty. La série d’outils en matière dure animale de Conty, par l’exploitation des bois de cerf et la fabrication d’outils appointés sur métapodes de petits ruminants, s’intègre bien, elle, aux assemblages contemporains du Bassin parisien. Les structures reconnues sont essentiellement des fosses, mais la fouille a révélé deux probables bâtiments de forme circulaire. Les éléments de comparaison s’orientent plus vers la partie amont de la vallée de la Seine et celle de l’Yonne, où ces bâtiments apparaissent dès la phase ancienne du Cerny et individualisent cet espace géographique des régions nord-orientales et plus occidentales où les bâtiments rectangulaires sont plus communs. La vallée de la Somme et ses affluents seraient donc soumis à des influences croisées venant du sud (architecture), de l’ouest (technologie céramique et décor de pastilles au repoussé) et de l’est (tradition lithique).
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 291-332[article] L'apport du site d'habitat de Conty "ZAC Dunant" (Somme) à la connaissance de la culture de Cerny [texte imprimé] / Françoise Bostyn, Auteur ; Lamys Hachem, Auteur ; Joseph, Frédéric, Auteur ; Hamon, Caroline, Auteur ; Maigrot, Yolaine, Auteur . - 2016 . - pp. 291-332.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 291-332
Catégories : Aire géographique:Europe:France:Picardie:Somme
Période-Civilisation:Préhistoire:Néolithique:Néolithique ancien
Thématique:Archéologie du bâti:Architecture civileMots-clés : habitat bâtiments circulaires Cerny céramique industrie lithique faune industrie osseuse Somme Résumé : Le site de Conty localisé en fond de la petite vallée secondaire de la Selle, affluent de la Somme, a livré sur une surface de 2 540 m2 des structures d’habitat dont certaines sont riches en mobilier de nature diverse. Les caractéristiques technologiques et typologiques du mobilier céramique l’inscrivent clairement dans la phase récente de la culture de Cerny. Malgré un nombre de vases restreint, il constitue pour toute la partie nord-ouest du Bassin parisien un ensemble de référence. La confrontation avec les séries proches de la vallée de l’Oise, montre des différences qui peuvent être interprétées comme des marqueurs culturels. L’hypothèse de C. Constantin et W.-J. Kuijper d’un transfert technique sud-ouest - nord-ouest, en empruntant le bassin de la Somme et paraissant éviter la moyenne vallée de l’Oise semble se confirmer. Au sein de l’industrie lithique, les principales caractéristiques typotechnologiques s’intègrent parfaitement aux assemblages du Bassin parisien. Cependant, la série de Conty s’individualise par une production laminaire soignée par percussion indirecte, dont les éléments de comparaison se trouvent sur le site de Juvincourt-et-Damarie (Aisne) et sur les sites de Basse-Normandie. Par son industrie en silex, le site de Conty se rattacherait à ceux de la vallée de l’Aisne, et attesterait d’une persistance de la production laminaire jusqu’à la fin du Cerny dans ces régions, peut-être plus marquées par les impacts de la tradition Post-Rössen, contrairement à la Basse-Normandie, où la tradition laminaire bien marquée au début du Cerny et héritée du Néolithique ancien, semble se diluer au fil du temps. L’assemblage faunique montre une faible exploitation des Caprinés, une exploitation plus accentuée des Suinés, mais pas de recentrage des activités pastorales sur des bovins. Ces observations confirment la variabilité des séries d’un site à l’autre et la difficulté d’interpréter les traditions de l’exploitation d’une ressource à l’échelle d’une culture. L’hypothèse d’une augmentation de la chasse entre le Néolithique ancien et le Néolithique moyen est de nouveau remise en cause à l’aune des informations apportées par la série de Conty. La série d’outils en matière dure animale de Conty, par l’exploitation des bois de cerf et la fabrication d’outils appointés sur métapodes de petits ruminants, s’intègre bien, elle, aux assemblages contemporains du Bassin parisien. Les structures reconnues sont essentiellement des fosses, mais la fouille a révélé deux probables bâtiments de forme circulaire. Les éléments de comparaison s’orientent plus vers la partie amont de la vallée de la Seine et celle de l’Yonne, où ces bâtiments apparaissent dès la phase ancienne du Cerny et individualisent cet espace géographique des régions nord-orientales et plus occidentales où les bâtiments rectangulaires sont plus communs. La vallée de la Somme et ses affluents seraient donc soumis à des influences croisées venant du sud (architecture), de l’ouest (technologie céramique et décor de pastilles au repoussé) et de l’est (tradition lithique). Des dalles ornées durant le Campaniforme et l'âge du Bronze ancien en Bretagne Mythe ou réalité ? / Pailler, Yvan in Bulletin de la Société Préhistorique Française, T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016)
[article]
Titre : Des dalles ornées durant le Campaniforme et l'âge du Bronze ancien en Bretagne Mythe ou réalité ? Type de document : texte imprimé Auteurs : Pailler, Yvan, Auteur ; Nicolas, Clément, Auteur Année de publication : 2016 Article en page(s) : pp. 333-371 Langues : Français (fre) Catégories : Aire géographique:Europe:France:Bretagne
Période-Civilisation:Protohistoire:Âge du Bronze:Bronze ancien
Thématique:Archéologie du bâti:Architecture funéraireMots-clés : Bretagne cupule art mégalithique tombe âge du Bronze Campaniforme Néolithique Résumé : Il est plus ou moins acquis depuis les travaux de P. Du Chatellier qu’il existe une forme d’art à l’âge du Bronze ancien en Bretagne dont les représentations se limiteraient à quelques dalles ornées de cupules et autres motifs simples, opinion défendue par J. Briard mais combattue par C. Burgess. Afin d’y voir plus clair, nous avons repris cette question sans a priori en nous limitant géographiquement à la Bretagne. En premier lieu, nous avons réuni le corpus des dalles ornées découvertes en contexte campaniforme ou Bronze et avons intégré celles issues de contextes probables et possibles. La moisson est plutôt maigre puisque ce sont seulement douze sépultures et un habitat qui ont livré des dalles en contexte certain du Campaniforme ou de l’âge du Bronze ancien, auxquels s’ajoutent onze cas plus incertains. Ces dalles ornées (à cupules ou à représentations figuratives) sont toutes en situation de réemploi selon des modalités variées. Les surfaces gravées sont généralement tournées vers l’extérieur mais aussi cachées vers l’intérieur des sépultures. Ces pierres décorées peuvent être réutilisées telles quelles, cassées ou réaménagées. En second lieu, la confrontation avec le corpus des dalles à cupules des sépultures néolithiques ne permet pas de dégager des types ou des agencements de cupules propres à l’âge du Bronze. On peut donc difficilement soutenir l’idée d’un développement de l’art des cupules à cette période en Bretagne ; ce qu’infirme d’ailleurs le nombre écrasant de dalles à cupules en contexte néolithique. Une large part de ces pierres ornées réutilisées dans les sépultures de l’âge du Bronze pourrait bien provenir d’affleurement à cupules ou de monuments néolithiques, comme l’attestent par ailleurs le réemploi de certaines représentations clairement néolithiques (figures anthropomorphes, haches emmanchées). Cependant, un lot de quatre dalles à cupules se distingue par leur perforation, inédite dans l’art mégalithique néolithique, et des figurations de cupules et de formes géométriques reliées entre elles, alors que les signes gravés néolithiques sont généralement placés côte à côte. Les auteurs proposent d’attribuer ce petit ensemble à l’âge du Bronze ancien, voire au Néolithique final. À cela s’ajoutent six petites dalles à cupules, découvertes sur l’habitat de Beg ar Loued comme dans le tumulus de Cruguel ; leur support modeste paraît être une originalité de l’âge du Bronze.
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 333-371[article] Des dalles ornées durant le Campaniforme et l'âge du Bronze ancien en Bretagne Mythe ou réalité ? [texte imprimé] / Pailler, Yvan, Auteur ; Nicolas, Clément, Auteur . - 2016 . - pp. 333-371.
Langues : Français (fre)
in Bulletin de la Société Préhistorique Française > T. 113 n°2 (Avril-Juin 2016) . - pp. 333-371
Catégories : Aire géographique:Europe:France:Bretagne
Période-Civilisation:Protohistoire:Âge du Bronze:Bronze ancien
Thématique:Archéologie du bâti:Architecture funéraireMots-clés : Bretagne cupule art mégalithique tombe âge du Bronze Campaniforme Néolithique Résumé : Il est plus ou moins acquis depuis les travaux de P. Du Chatellier qu’il existe une forme d’art à l’âge du Bronze ancien en Bretagne dont les représentations se limiteraient à quelques dalles ornées de cupules et autres motifs simples, opinion défendue par J. Briard mais combattue par C. Burgess. Afin d’y voir plus clair, nous avons repris cette question sans a priori en nous limitant géographiquement à la Bretagne. En premier lieu, nous avons réuni le corpus des dalles ornées découvertes en contexte campaniforme ou Bronze et avons intégré celles issues de contextes probables et possibles. La moisson est plutôt maigre puisque ce sont seulement douze sépultures et un habitat qui ont livré des dalles en contexte certain du Campaniforme ou de l’âge du Bronze ancien, auxquels s’ajoutent onze cas plus incertains. Ces dalles ornées (à cupules ou à représentations figuratives) sont toutes en situation de réemploi selon des modalités variées. Les surfaces gravées sont généralement tournées vers l’extérieur mais aussi cachées vers l’intérieur des sépultures. Ces pierres décorées peuvent être réutilisées telles quelles, cassées ou réaménagées. En second lieu, la confrontation avec le corpus des dalles à cupules des sépultures néolithiques ne permet pas de dégager des types ou des agencements de cupules propres à l’âge du Bronze. On peut donc difficilement soutenir l’idée d’un développement de l’art des cupules à cette période en Bretagne ; ce qu’infirme d’ailleurs le nombre écrasant de dalles à cupules en contexte néolithique. Une large part de ces pierres ornées réutilisées dans les sépultures de l’âge du Bronze pourrait bien provenir d’affleurement à cupules ou de monuments néolithiques, comme l’attestent par ailleurs le réemploi de certaines représentations clairement néolithiques (figures anthropomorphes, haches emmanchées). Cependant, un lot de quatre dalles à cupules se distingue par leur perforation, inédite dans l’art mégalithique néolithique, et des figurations de cupules et de formes géométriques reliées entre elles, alors que les signes gravés néolithiques sont généralement placés côte à côte. Les auteurs proposent d’attribuer ce petit ensemble à l’âge du Bronze ancien, voire au Néolithique final. À cela s’ajoutent six petites dalles à cupules, découvertes sur l’habitat de Beg ar Loued comme dans le tumulus de Cruguel ; leur support modeste paraît être une originalité de l’âge du Bronze.